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mardi 1 septembre 2009

Djamel Menad aux supporters de la JSK : “Patientez, je reviens”


Il est l’un des meilleurs avant-centre dans l’histoire du football national, il faisait partie de cette génération qui a marqué avec des lettres d’or leurs noms dans les annales du football algérien, voire même mondial. Djamel Menad nous replonge aujourd’hui dans les moments qu’il a vécus avec son club de toujours la jsk et aussi de l’équipe nationale.

Pour commencer, présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis né le 22/07/1960 à El Baïdh, où mon grand-père a émigré, mes origines sont du côté des Ouacifs nous avons quitté El Baïdh en 1963 pour nous installer ici à Alger, plus exactement à la Casbah et par la suite à Bouzaréah

Où aviez-vous entamé votre carrière de footballeur ?

J’ai commencé à jouer au ballon très jeune dans mon quartier, mais le destin a voulu que j’intègre la formation de la JS El Biar qui était l’une des meilleures écoles de football à l’époque en catégorie minimes en 1973. Après une rencontre, l’entraîneur était convaincu de mes capacités, il m’a pris. Donc, j’ai joué avec la JS El Biar jusqu’à ma 2e année cadet, soit en 1977. A l’époque, la Sonacome a pris en main la gestion du CRB donc, elle a pris avec elle tous les joueurs qu’elle gère à El Biar, et c’est à partir de là, que j’ai intégré le CRB
Mais votre passage du CRB à la JSK n’était pas facile n’est-ce pas ?

Effectivement, mon passage du CRB à la JSK été entaché d’une mésentente entre le ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque, Djamal Houhou et les dirigeants de la JSK. Je me souviens que c’était l’année où j’ai raté mon bac, alors les dirigeants de la Jsk m’ont inscrit à Tizi Ouzou pour suivre une formation de technicien supérieur en bâtiment, donc j’ai réuni toutes les conditions pour rejoindre la JSK mais le ministre de l’époque s’y était opposé. Malgré cela, j’ai rejoint la JSK et je suis resté sept mois sans compétition officielle, mais dans ma tête j’avais toujours l’espoir d’être qualifié, d’ailleurs c’est ce qui devrait se produire juste après car Djamal Houhou avait quitté son poste.

Vous avez quitté le CRB sans que vous soyez qualifié à la JSK ?

Je vous ai dit auparavant que logiquement je serais qualifié à la JSK, puisque mon dossier était complet, en plus de ça, n’oubliez pas que même étant joueur du CRB, je faisais des entraînements avec la JSK ici à Alger, donc mon intégration au club était une question de temps, alors j’ai quitté le CRB sans être qualifié à la JSK pour les raisons que je vous ai déjà citées, tout de même je savais que c’était une question de temps.
Vous souvenez-vous de votre premier but avec les Canaris ?

Mais bien sûr, mon premier but officiel avec la jsk, je l’ai inscrit lors du premier match du championnat 1981-1982 face au MC Oran, d’ailleurs, c’était ma première saison avec la JSK, mais officieusement (rires) j’ai inscrit avant contre le Zimbabwe en coupe d’Afrique des clubs champions où j’ai joué avec une fausse licence.

Comment avez-vous trouvé la JSK à l’époque ?

Je dirais que c’était un rêve qui s’est réalisé pour un jeune comme moi, j’ai découvert les Iboud, Aouis Harb, Maghrissi c’était quelque chose de formidable, la JSK de l’époque dominait de bout en bout le football national et même africain, alors se retrouvait au milieu des héros c’était extraordinaire, en plus de ça j’ai constaté qu’il y a un autre football à la JSK, en plus de jouer au ballon, il y avait cette passion et l’amour du club, ce merveilleux public qui vous pousse de l’avant, et bien entendu ces couleurs qu’on défendait car on représentait une région et une identité. La JSK avait des supporters sur tout le territoire national, c’est vous dire la grandeur de ce club
Durant votre premier passage à la JSK, quels sont les moments qui vous sont restés en tête ?

Il y a en beaucoup, j’ai gagné plusieurs titres avec le club, et aussi, j’ai passé des moments inoubliables soit avec mes coéquipiers ou avec les supporters que je garde toujours en estime. Pour moi, le tournoi de l’amitié qui a été organisé en 1981 en Côte d’Ivoire reste l’un de mes meilleurs souvenirs avec la JSK, avec la super coupe d’Afrique, alors on a remporté le tournoi et la super coupe et j’étais sacré meilleur buteur. Sans oublier bien sûr la fameuse équipe de Jumbo-Jet qui écrasait tout sur son passage. En 1987, j’étais contacté par Nîmes olympique qui évoluait à l’époque en 2e division française.

Vous avez joué aussi au Portugal ?

Effectivement, après mon départ de France, j’ai intégré le championnat portugais où j’ai passé trois saisons avec deux clubs de la première division, en 1993, j’ai opté pour le championnat saoudien pendant une année et après je suis revenu à la JSK

Comment avez-vous trouvé la JSK après sept ans d’absence ?

je suis revenu à la JSK avec l’intention de bien faire, terminer ma carrière en beauté et aider la JSK à retrouver son lustre d’antan, malheureusement à mon retour, j’ai été étonné de trouver de mauvaises habitudes, le bon fonctionnement au sein du club, la discipline, tout a été chamboulé, je n’ai plus reconnu la JSK que j’ai laissée, je vous jure que c’était comme si j’avais perdu une partie de moi ou bien un membre de la famille ; je ne pouvais pas faire marche arrière à cause de notre merveilleux public qui attendait beaucoup de nous je n’ai pas pu résister malgré les problèmes que vivait le club, on a réussi à remporter un championnat, une coupe d’Algérie et une coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes.

Malgré cela, vous avez quitté la Jsk, quelles en sont les raisons ?

Tout simplement, j’ai quitté la jsk pour ne pas lui faire du mal et pour que les gens comprennent mon attitude et ma position par rapport à certains principes. A l’époque, il y avait des gens qui voyaient en moi un grand entraîneur qui peut entraîner la JSK pendant dix ans, ils l’ont même déclaré à la télévision, juste après, ils ont commencé à balancer des noms c’est comme si on m’ignorait, c’est à partir de là que j’ai compris que ces gens-là, ne pensent pas ce qu’ils disaient, alors j’ai choisi de quitter la JSK pour ne pas lui faire du mal, parce que celui qui aime la JSK doit la laisser tranquille. Par la suite, j’ai roulé ma bosse comme entraîneur, à l’USM Alger en 1996. Au début de la saison en cours, j’ai été approché par la Jsk pour reprendre du service, malheureusement, ça n’a pas marché, je profite de l’occasion pour remercier les supporters de la Jsk qui m’ont réclamé, je leurs dirais «patientez, je reviendrai» mon retour à la JSK est une question de temps, car ils peuvent m’enlever tout, sauf mon amour pour ce club de toujours. Donc pour le moment, je profite de mon temps pour régler mes affaires personnelles.

Durant votre carrière de joueur vous avez eu plusieurs entraîneurs, quel est le coach qui vous a le plus marqué ?

Je dirais que c’est Stéphane Zywotko, qui était un vrai professionnel, et il connaissait très bien son travail, je ne dis pas que c’est quelqu’un de très fort sur le plan tactique mais il avait un côté performant, qui est le côté physique, en plus il ne faut pas oublier que nous les joueurs, de l’époque, on aidait vraiment nos entraîneurs, et des fois, on trouve des solutions nous-mêmes sur le terrain car la JSK possédait de grands joueurs.

Si on parlait maintenant de votre parcours en équipe nationale ?

J’ai fait pratiquement toute la sélection, à partir des minimes. En junior j’ai participé à la Coupe du monde. Mon premier match en senior remonte à 1980 contre le Sierra Leon puis j’ai participé aux éliminatoires de la Coupe du monde de 1982, à cause de ma non-qualification à la Jsk, je suis resté sept mois sans compétition, je ne faisais pas partie de l’équipe qui a représenté notre pays en Espagne, mais juste, après j’ai été convoqué et j’ai participé à toutes les phases finales de la coupe d’Afrique(Côte-d’Ivoire 84, Egypte 86, Maroc 88, Algérie 90 et Sénégal 92) et bien entendu la coupe du monde 1986 à Mexico, j’ai aussi participé a toutes les éliminatoires des coupes d’Afrique et du monde entre 1982 et 1992. Après mon retour à la JSK, j’ai rejoint l’équipe nationale avec Madjer avant d’arrêter définitivement ma carrière internationale en 1995.

Que pensez-vous de l’équipe actuelle ?

C’est une très bonne équipe, elle renferme de brillants joueurs, il faut continuer à les suivre, j’espère de tout cœur qu’on se qualifiera en Coupe du monde car les joueurs ont leur destin entre leurs mains, la seule chose qui est vraiment regrettable c’est que cette équipe ne reflète pas le football national car elle est composée essentiellement de joueurs émigrés donc ce sont les pays européens qui sont en train de former notre équipe nationale.

Durant votre carrière vous avez marqué beaucoup de buts, quelle est la réalisation qui vous est restée en mémoire ?

Marquer des buts était mon rôle, d’ailleurs je ne sais même pas combien de buts j’ai à mon actif, mais des fois, je marquais des buts dans des circonstances particulières. Par exemple pour moi, je me souviens très bien du but que j’ai marqué face au MCO à Oran en 1986, à l’époque l’avant-centre du MCO, Bensaouala qui était d’ailleurs mon ami, était mon concurent en équipe nationale, donc les supporters oranais n’ont pas avalé que je lui prenne sa place, dès qu’on pénétrait sur le terrain tout le monde scandait «Menad Bourico, Bensaoula Mexico». Je me suis dit « ces gens auront ma reponse sur le terrain.» Dieu merci j’ai fait un grand match, j’ai même marqué un joli but et on a gagné deux à zéro.

Je vous laisse le soin de conclure.

Je vous remercie pour cette interview que vous m’avez accordée, je profite de cette occasion pour souhaiter un prompt rétablissement à notre ami et ancien coéquipier à la jsk, Kamal Aouis.

Je dirais encore une fois aux supporters de la Jsk d’être patients et Inchallah ils verront Djamal Menad revenir à la jsk quand elle sera bien organisée et bien structurée.

Hamid Oukaci

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