Publicité

AdSense

dimanche 13 septembre 2009

Rentrée scolaire à Tizi Ouzou : 43 écoles primaires fermées

Quarante-trois écoles primaires resteront fermées à Tizi Ouzou faute d’élèves à scolariser. La dénatalité constatée ces dernières années dans la région est la principale raison de la diminution du nombre d’écoliers dans le premier palier.

Cette année, ils ne dépasseront pas 89 337 inscrits contre 92 969 en 2008 soit une baisse de 3632 élèves. Les localités de l’intérieur de la wilaya où l’exode rural connaît une réapparition inquiétante sont les plus touchées par cette diminution d’effectifs. Dans la daïra d’Azeffoun, la direction de l’éducation a fermé 13 écoles en une année. A Béni Douala, le nombre de scolarisés, tous paliers confondus, ne dépasse pas 800 élèves. Dans certaines localités, les responsables en charge du secteur peinent à remplir la moitié des classes. Résultat : de 14 établissements fermés en 2004, on est passé à 32 en 2006 et 39 en 2008.

La régression des effectifs est constatée également dans le cycle moyen qui a connu une baisse de 6853 collégiens. En revanche, dans le secondaire, le nombre d’élèves atteindra 34 497 alors qu’il était de 33 048 l’année dernière. Pour le directeur de l’éducation de la wilaya de Tizi Ouzou Nordine Khaldi, cette baisse a réduit le taux d’occupation des classes qui ne dépassera pas cette année 19 élèves par classe dans le cycle primaire et 33 élèves au CEM. « Ce sont les meilleurs taux à travers le territoire national et de par le monde. Un taux d’occupation qui va certainement permettre de meilleurs résultats », a commenté M. Khaldi.

Selon des observateurs, la baisse des naissances constatée durant la dernière décennie dans la région, n’est pas le seul facteur à l’origine de la fermeture des écoles dont la première conséquence est la délocalisation de dizaines d’élèves vers d’autres établissements. En fait, le recours à cette inévitable solution dévoile des lacunes dans la planification. Pourquoi continuer à construire des écoles dans des hameaux fantomatiques ou appelés à être désertés par la population ? Les chiffres de la direction de l’éducation font état pour la rentrée scolaire 2009/2010 de la réception de plusieurs infrastructures scolaires dans les trois paliers.

Ainsi, il est attendu dans le cycle primaire la réception de pas moins de 45 classes, de quatre salles polyvalentes. On annonce également l’ouverture de 6 CEM. Il est attendu par ailleurs la livraison d’un lycée de 1000 places à Aït Yahia dans la daïra de Aïn El Hammam et de 7 installations sportives au niveau des lycées d’Azeffoun, Azazga, Boudjima, Assi Youcef, Aïn El Hammam, Bouzeguène et du technicum d’Azazga. Sur un autre plan, le directeur de l’éducation a rassuré quant à la disponibilité du livre scolaire dont les stocks dépassent la demande, selon ses dires.

Par Ahcène Tahraoui

FARID MAHIOUT (POÈTE) : «La poésie, un remède à la souffrance»

Farid Mahiout est un jeune poète résidant dans la région de Aïn El Hammam. Il vient de publier son premier livre aux Editions Publibook, en France. Le sujet qui revient le plus dans sa poésie est la mort. D’où, sans doute, le titre de son premier ouvrage Tassa ou la mort. Farid Mahiout est le genre de personne qui parle avec ses tripes. C’est l’impression que nous avons eue en réalisant cette interview avec lui.

L’Expression: Comment est née votre passion pour la poésie?
Farid Mahiout: Mes débuts remontent à la fin des années 1980. L’écriture constituait pour moi mon seul refuge dans les moments difficiles. J’étais scolarisé au lycée Ben Boulaïd de Aïn El Hammam. Je me cloîtrais dans une classe pour griffonner tout ce qui me passait par la tête comme idée ou sensation. Petit à petit, je commençais à prendre au sérieux cette passion. L’écriture me réconfortait énormément.

Votre recours à la poésie était sans doute motivé par les lectures de différents poètes.
Pas du tout. A l’époque, nous étudions en langue arabe. Nous n’avions pas l’opportunité de découvrir les poètes dans une langue autre que l’arabe. Ce n’est qu’une fois à l’université d’Alger, où j’étais inscrit pour une licence en science de l’information et de la communication, que j’ai pu découvrir le Centre culturel français. C’est dans ce dernier que je me suis frotté pour la première fois avec les écrivains et poètes français. Je me rappelle que les premiers romans que j’avais lus sont La Trilogie de Jules Vallès. J’ai appris plusieurs choses en lisant, notamment sur les techniques d’écriture. Ceci a permis de mûrir mon écriture.

Vous avez opté pour la langue française. Pourtant, à l’époque, tamazight avait le vent en poupe. Pourquoi ce choix?
C’est vrai qu’à l’époque j’ai beaucoup aimé les poèmes de Si Mhand Ou Mhand que je découvrais dans les livres. Mais je pense que je ne peux pas m’exprimer dans une langue autre que le français. Je pense plus à la langue de Molière pour une multitude de raisons. La principale, c’est que, quand j’étais enfant, j’étudiais à l’école primaire Ouaghzène. Il s’agit d’un établissement centenaire ayant été fréquenté par d’illustres Pères blancs ayant travaillé pour les fichiers de documentation berbère. Quand il a commencé son livre sur Si Mhand, Mouloud Feraoun s’est rendu dans cette école pour la première fois. Nos enseignants, à l’école Ouaghzène, nous ont fait aimer la langue française.
Comment pouvez-vous définir la poésie?
Pour moi, la poésie est une peinture. On peint ce qu’on ressent sans le voir. J’écris un poème comme un artiste peindrait un tableau. Je commence par une idée vague, puis au fur et à mesure, le thème se précise.

Quels sont vos thèmes de prédilection?
J’aborde plusieurs questions. Mais le sujet de la mort est celui qui me hante le plus. J’ai été très marqué par les événements de la tragédie nationale. Il n’y a que la poésie pour me faire supporter ces mauvais souvenirs. J’ai vécu la période de la tragédie nationale de manière particulière, surtout du temps où j’étais au Service national. J’écris aussi sur l’amour et d’autres thèmes.
La poésie est une thérapie pour vous.
Effectivement, c’est une thérapie contre tous nos maux et nos mauvais souvenirs. En même temps, c’est un moyen pour transmettre des messages. Par exemple, j’ai été négativement marqué par le kidnapping de Matoub Lounès en 1994. Durant les deux semaines qu’avait duré le rapt, j’ai écrit, j’ai essayé de le libérer à ma manière. Il était en captivité dans les maquis, je le cherchais à travers mes vers.

Comment oser publier un recueil de poésie au moment où, de plus en plus, les libraires et les éditeurs déplorent le recul de cet art?
Pour moi, le recul de la poésie est un cliché. Ce n’est pas vrai. La poésie résiste au temps. Elle existe toujours. Le problème réside ailleurs. Il s’agit de l’absence d’une politique du livre et pour l’encouragement de la lecture. Surtout dans le domaine de la francophonie. L’Algérie est le deuxième pays francophone dans le monde et, pourtant, elle n’adhère pas à la Francophonie. Les écrivains et poètes algériens auront tout à gagner si notre pays entrait dans cette organisation. La faute n’est ni aux libraires ni aux éditeurs. La responsabilité se situe à un plus haut niveau.

Vous a-t-il été difficile d’éditer votre livre?
J’ai contacté par Internet plusieurs éditeurs à l’étranger. Ces derniers m’ont demandé d’envoyer mon manuscrit en fichier PDF. Les éditions Publibook ont donné un accord favorable après que la commission de lecture ait fait son travail.

Quels sont vos projets d’écriture?
J’ai un deuxième recueil de 70 poèmes, intitulé La nuit de mes souvenirs. Mon souhait est de pouvoir éditer ce livre ici en Algérie. Je suis aussi en train d’écrire un roman.

Aomar MOHELLEBI

Mokrane Agaoua tire sa révérence

ImageMokrane Agaoua, de son vrai nom Ouali Mohand Amokrane, a tiré sa révérence. Il est décédé hier matin à un âge qui avoisine 83 ans, en son domicile dans son village natal, Ath Atteli, dans la commune de Larbâa Nath Irathen, au sud est de Tizi Ouzou.

Mokrane Agaoua dont le génie n'est plus à démontrer a eu une carrière longue et riche à la fois. Durant les années 1950, il s'était déjà frotté au maître incontesté de tous les temps de la musique andalouse, cheikh Sadek Abdjaoui, et Abdelwahab Abdjaoui à la station régionale Radio Bougie.

Après la fermeture de cette radio en 1962, Mokrane Agaoua a intégré le secteur du tourisme en tant que gérant dans de nombreuses stations touristiques, avant de décrocher au début des années 1970 et de retrouver de nouveau sa première passion, la radio. Ce retour sera une nouvelle fois de courte durée.

Ceci avant de se lancer dans le chant traditionnel kabyle et religieux. Véritable jardinier du vocabulaire, il a fouillé le verbe tout au long de sa carrière durant laquelle il a enregistré onze albums au total. Mokrane Agaoua était surtout connu pour ses chants religieux, lui qui a fréquenté la zaouïa de Sidi Amar Oulhadj de Bouzguène des années durant.

Nombre de ses œuvres, notamment les chants cantiques sont fredonnés un peu partout dans les villages kabyles en des occasions comme l'achoura, le mawlid ennabaoui, etc. Sa production la plus connue reste sans conteste celle composée vers la moitié des années 1950, Larvâa Nath Irathen a thin mouzzin lesswar. Malade durant ces dernières années, ses apparitions en public se faisaient de plus en plus rares. C'est toute la culture kabyle, dans ses différentes expressions artistiques, qui vient de perdre un pilier. Il sera enterré aujourd'hui au cimetière de son village natal, Ath Atteli.

B. B.

Mémorable concert de Nouara avant-hier à Tizi-Ouzou

Pour ceux qui étaient absent au concert de Nouara avant-hier soir à la maison de la culture de Tizi-Ouzou, une chose est certaine c’est qu’ils ont loupé une occasion qui ne se reproduira pas de sitôt de revoir la diva sur scène.

Que des regrets sans doutes pour eux, tellement ce fût de plus vraiment grandiose comme présagé du reste. Un fait révélateur : La chanteuse a été obligée de revenir sur scène en fin de spectacle sur insistance du public. Nouara ne pouvait alors rester insensible à cette merveilleuse assistance venue en masse lui remplir jusqu’aux marches la salle.

Elle a donc dû reprendre le chant pour faire plaisir à ses fans pour qui visiblement une heure c’était vraiment très peu pour apprécier son talent resté intact malgré le poids des années. Devant elle, Medjahed Hamid qui lui faisait la première partie est passé d’ailleurs pour un artiste " aspirant " pour lequel les présents piaffaient d’impatience qu’il se retire le plutôt possible. Et laisser enfin place à la Reine de la soirée accueillie avec des fleurs et des cadeaux par M. Ould Ali directeur de la culture de Tizi-Ouzou.

Qu’elle était belle dans son classique Noir. Un foulard gris sur la tête lui en rajoutait plus qu’il ne cachait de son charme. Une heure durant, elle a fait de la salle garnie de familles ce qu’elle a voulu.

On l’a écouté dans un silence de mort comme on a reprit ses chants tel dans une chorale des plus disciplinées. C’était comme ça du début jusqu’à la fin.

AdSense