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mardi 1 septembre 2009

Me MABROUK BELHOCINE. AVOCAT, MILITANT DU MOUVEMENT NATIONAL

Le plus coupable n’est pas celui qui fait le mal, mais celui qui voit le mal et n’agit pas.Berbériste, pas berbériste ? Ainsi posée, la question lui paraît dérisoire, à la limite superflue, au regard des arrière-pensées qu’elle véhicule depuis plus d’un demi-siècle. Séparatiste ? Sécessionniste ? Régionaliste ?

Plus on lui collait des étiquettes, plus on pensait l’enfoncer. Mais de ces attaques, Mabrouk n’en avait cure car, assure-t-il, « rien de tout cela n’est vrai ». Hier comme aujourd’hui, Belhocine assume pleinement son combat pour l’identité culturelle et ce ne sont certainement pas ceux qui s’ingénient à écrire l’histoire avec une gomme qui lui feront barrage. Si Mabrouk répond avec calme à la question : « J’étais nationaliste algérien et non pas berbériste. Enfant de la Soummam, j’ai fait mes études à Sétif et à l’Ecole normale avec des camarades arabophones. Cela dit, je revendique mon identité berbère qui était occultée. Sachez que le problème de la nation algérienne n’a pas été débattu. Il n’y a pas eu de réflexion sur la nation et le nationalisme. On a pris le contre-pied de la doctrine colonialiste. Algérie française - Algérie arabe. Des étiquettes et des slogans, voilà tout », constate-t-il en précisant « qu’on n’a pas dissous notre personnalité, notre identité amazighe. On n’a jamais signé un renoncement, c’est cette position qui dérangeait à l’époque. » Mabrouk est né en 1921 dans le grand douar des Beni Oughlis du côté de Sidi Aïch où il fait ses classes à l’école du Marché. Après son certificat d’études, en 1934, il rejoint le collège de Sétif où il réussit l’examen d’entrée à l’Ecole normale. En 1939, la revue Ifriqya de Sahli Cherif lui fait découvrir et apprécier Massinissa et Jugurtha, qui, à ses yeux, n’avaient pas eu leur place dans l’histoire algérienne. « Les Français ont fait de petits chefs de tribu des monuments et des montagnes, alors qu’un pan entier de notre culture n’avait pas droit de cité. De fait, j’étais animé par le désir de développer cet aspect culturel historique. »

JUSTESSE DU COMBAT

C’est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale qu’il entre en politique, convaincu de la justesse de son combat nationaliste. « En 1946, raconte-t-il, je suis arrivé comme un cheveu sur la soupe. Il y avait le groupe des 5 avec Aït Ahmed, Oussedik, Ould Hamouda, Aït Medri, Laïmèche qui avaient rejoint le maquis en 1945, avec Bennaï Ouali. Au départ, j’étais frustré par le fait que le parti mettait l’accent sur l’Algérie arabe et occultait l’autre dimension culturelle. On n’était pas contre, mais une année après, cela devenait un leitmotiv. Je m’expliquerai cette tendance par le fait que le PPA a récupéré le mot “algérien” alors qu’on était indigènes musulmans non naturalisés. En 1947, le MTLD, parti légal à vocation électorale, avait pour adversaire non pas l’administration coloniale, ennemi numéro un, mais les communistes et l’UDMA qui prônaient la république algérienne dans un cadre fédéraliste. Quant au PPA, il avait inventé cette notion d’Algérie arabe pour accéder à la Ligue des Etats arabes Le mémorandum adressé par le PPA à l’ONU, fin 1948, commençait par ces mots : “La nation algé rienne arabe et musulmane existe depuis le VIIe siècle.” Or, on m’a toujours appris à compter à partir de zéro. Cette overdose de terminologie nous a excédés », se rappelle si Mabrouk. « Fin 1948, Ould Hamouda, membre de l’OS, nous invite à rédiger un mémoire qu’il soumettrait au comité central, Henine, Hadjerès, Ali Yahia, Oubouzar et moi nous sommes mis à travailler sur un texte algérianiste qui n’avait rien de berbériste. Lorsque ce texte arrive à maturité, la crise du parti éclate en France. Pour nous, il fallait amener le parti à corriger sa doctrine et sa façon de voir la nation algérienne. » Mais la composante humaine de ce groupe issu d’une même région et défendant la même cause devenait suspecte. Pourquoi donc n’a-t-on pas inclu d’autres Algériens issus d’autres régions, ne serait-ce que pour écarter le spectre du séparatisme et de la division ? Si Mabrouk répond : « En réalité nous n’avons pas fermé les portes. Ce sont les “autres” qui n’ont pas voulu s’intégrer à nous. De toutes les manières, on n’a jamais dit Algérie berbère ! Les gens combattaient pour une rectification vers l’algérianité. » Dans les cafés, les événements étaient amplifiés jusqu’à la divagation. Cela a évidemment inquiété le parti qui a organisé un commando pour récupérer le local de la fédération à Paris. « Les putschistes avaient sorti un tract dénonçant les “Berbéristes”. Je vous assure que c’était la première fois que j’entendais ce mot. On est partis voir Messali pour lui dire que le cas était excessif. Il n’y avait qu’à appliquer le règlement intérieur pour ceux qui ont fauté. Messali n’a pas voulu nous entendre et Ould Hamouda arrêté, personne ne pouvait défendre notre cause au comité central. On s’est retrouvé dans une position de refondateurs. On publie notre brochure, on la diffuse, on continue notre combat jusqu’en avril 1950. Avant, avec Oubouzar, nous étions partis voir le Dr Debaghine à Saint -Arnaud (El Eulma) qui nous a dit texto : “Ils (le parti) vous ont jeté une peau de banane et vous avez glissé.” »

Une crise latente

Au PPA-MTLD, ce n’était pas la vie en rose. Depuis le retour de Messali, c’est la crise latente. Le zaïm propose la création d’un parti légal pour aller aux élections. Cette option avait déplu aux cadres du parti. La fracture est consommée. Le parti a saisi l’occasion pour faire une épuration. Tous les partisans du Dr Debaghine étaient mis hors jeu. De cette période tourmentée qui marque sa jeune carrière politique, Si Mabrouk n’y voit pas que des choses négatives. « Il faut revoir avec un nouvel œil l’action de cette première classe politique. Le meilleur exemple, c’est Ben Badis qui a su distinguer entre la nationalité culturelle et la nationalité juridique. C’est un réel plaisir de voir tant de finesse, tant de pertinence dans la bouche d’un théologien qui est un homme politique d’une grande clairvoyance. D’ ailleurs, c’est sur ce thème que s’est réuni le congrès musulman de 1936 ou, à côté des ulémas, se trouvaient les Abbas, Bendjelloun, les communistes, les instituteurs francs-maçons, dont Tahrat, qui était naturalisé et qui a présidé le congrès ! » Pour l’anecdote, Si Mabrouk rappelle qu’ « il a utilisé la machine à écrire de l’armée, lorsqu’il était sous les drapeaux pour rédiger les statuts d’une association qui devait créer une médersa ». Pour celui qu’on appellera plus tard le « Berbériste », son premier acte concret, ça sera l’ouverture d’une mérdersa ! Au déclenchement de la guerre, Si Mabrouk rentre à Alger fin décembre 1954. Il avait hâte de réintégrer le mouvement national. Il crée une cellule à Bougie en 1955 qui a été démantelée une année après. Il rejoint la Fédération de France, sous l’autorité de Salah Louanchi. Puis ce sera la Tunisie, Le Caire, avant de retourner à Alger en 1962 en qualité de député. « J’étais plutôt observateur, le cœur n’y était pas. Disons que j’étais en réserve de la République. » Cela ne l’empêchera pas de figurer dans la mission de bons offices envoyée en Kabylie pour raisonner Aït Ahmed, qui a déclenché la fameuse crise de 1963. « Cela a été une véritable catastrophe. Aït Ahmed, qui reprochait en 1949 à Ali Yahia d’être impulsif et impatient, aggrave le cas et fait de même, sinon pire, en créant un parti régional qui sème la zizanie. Autant vous dire que face à l’entêtement de l’homme, notre mission a échoué. » Le portrait du président de l’OS est fait sans complaisance. « Je ne le connaissais que de nom. Lorsque j’ai prêté le serment d’avocat en juillet 1949, il a dû apprendre qu’un membre du groupe accédait au métier d’avocat et donc avait accès à la prison de Barberousse où se trouvaient ses camarades. Il m’a envoyé son futur beau-frère Toudert, qui m’a fait rencontrer Aït Ahmed, sur les collines qui surplombent l’église de Notre-Dame d’Afrique. Ses premiers mots : “Ouali a eu tort d’envoyer Rachid à Paris. C’est un jeune impulsif, impétueux et ambitieux.” Au début, j’avais beaucoup de sympathie pour lui. On était sur la même longueur d’onde en ce qui concerne l’algérianité. Puis un beau jour, il me raconte le coup de la poste d’Oran en insistant sur son échec. Sur le moment, j’ai écouté sans a priori, sans préjugés. C’est bien plus tard, que j’ai compris Aït Ahmed, qui me disait avoir pris les choses en main. C’était le culte du moi. Je l’ai revu plus tard une ou deux fois. J’avais connu un grand militant, un grand responsable. A l’indépendance, j’ai retrouvé une photocopie. »

changer les choses

Quant à sa rencontre avec Abane, elle a eu lieu en juin 1949 au moment où ça chauffait entre la direction du parti et le groupe des protestataires, la plupart intellectuels, mûs par la volonté de changer les choses. « Je ne le connaissais pas. On s’est croisé au square Bresson (Port Saïd). J’étais avec un groupe d’amis communs. Il nous a dit qu’il n’était pas d’accord avec les cadres de la Grande Kabylie, lui le dirigeant de la Petite. Puis, à propos de la question identitaire, soulevée par nous, il a axé son discours sur son caractère prématuré. “Ce n’est pas le moment”, a-t-il dit. » Moins élogieux sont les termes consacrés à Krim. « Un simple chef de secteur qui a saisi l’occasion d’émerger après la disgrâce d’Ould Hamouda. Suite au conflit avec Ali Ferhat, qui a failli passer après l’attentat dont il fut l’objet, nous avons demandé à Messali de muter Krim afin d’éviter toute vengeance. Mais rien n’a été fait. Pis encore, ceux qui avaient déjà élaboré un plan machiavélique d’épuration, ont investi Krim de la responsabilité de la Fédération. Comme ce n’est pas l’ambition qui lui manquait... »

sa « meilleure plaidoirie »

Après l’indépendance, si Mabrouk se tient à l’écart de la politique, se limitant à son étude d’avocat. Son métier, il l’assume avec tout le sérieux et la droiture qu’on lui connaît. En évoquant cette période, il ne s’empêche pas de citer « sa meilleure plaidoirie » en 50 ans de carrière uniquement en arabe SVP ! C’était lors du procès des étudiants kabyles, ou berbéristes c’est selon, de la Fac centrale qui étaient opposés aux « baâthistes » « Le procureur avait cité un article du Monde qui faisait allusion au berbérisme utilisé par le colonialisme. Mais, me suis-je écrié : “C’est de bonne guerre que le colonialisme utilise tous les moyens pour asseoir sa domination. Mais a-t-il réussi ? S’il l’a fait avec succès au Liban, en Syrie et ailleurs, il a lamentablement échoué chez nous... A mon sens les plus coupables, ce sont les directions dogmatiques fermées qui ne comprennent pas les aspirations démocratiques des masses.” » Me Belhocine a été de nouveau mis sous les projecteurs à l’occasion de la mise sur pied de la commission chargée d’enquêter sur la mort de Boudiaf, dont il a fait partie. « Nous avons identifié l’auteur matériel du crime, mais nous n’avons pas trouvé de commanditaires. On ne va pas en inventer pour faire plaisir à l’opinion publique. » Enfin, un demi-siècle après, quel est le sentiment de l’homme qui a bataillé pour une cause, aujourd’hui reconnue ? « Tamzight reconnue langue nationale, cela doit suffire car la langue officielle est une langue “artificielle” que les gouvernants choisissent pour communiquer administrativement. Aujourd’hui, il ne faudrait pas trouver des prétextes pour empêcher la roue algérienne de tourner. Il faudrait que les cadres et les militants retournent à la sagesse. Car hélas ! on a continué à faire de la surenchère. Plus berbériste que moi tu meurs ! Je reproche aux cadres de la Kabylie, surtout à ceux du MCB, de n’avoir pas renvoyé l’ascenseur au président Zeroual, qui a introduit l’amazighité comme un des volets de la personnalité algérienne au même titre que l’arabité et l’islamité. De même, j’ai constaté avec amertume que les députés FFS et RCD n’avaient pas assisté aux débats qui ont abouti à cette reconnaissance. Il y avait là une occasion unique de faire de cette journée celle de l’Algérie unie, mais hélas ! chaque fois qu’on satisfait une revendication, on en sort une autre... » Berbériste, Me Belhocine ? Manifestement non. Progressiste et visionnaire sûrement.

Par Hamid Tahri

Djamel Menad aux supporters de la JSK : “Patientez, je reviens”


Il est l’un des meilleurs avant-centre dans l’histoire du football national, il faisait partie de cette génération qui a marqué avec des lettres d’or leurs noms dans les annales du football algérien, voire même mondial. Djamel Menad nous replonge aujourd’hui dans les moments qu’il a vécus avec son club de toujours la jsk et aussi de l’équipe nationale.

Pour commencer, présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis né le 22/07/1960 à El Baïdh, où mon grand-père a émigré, mes origines sont du côté des Ouacifs nous avons quitté El Baïdh en 1963 pour nous installer ici à Alger, plus exactement à la Casbah et par la suite à Bouzaréah

Où aviez-vous entamé votre carrière de footballeur ?

J’ai commencé à jouer au ballon très jeune dans mon quartier, mais le destin a voulu que j’intègre la formation de la JS El Biar qui était l’une des meilleures écoles de football à l’époque en catégorie minimes en 1973. Après une rencontre, l’entraîneur était convaincu de mes capacités, il m’a pris. Donc, j’ai joué avec la JS El Biar jusqu’à ma 2e année cadet, soit en 1977. A l’époque, la Sonacome a pris en main la gestion du CRB donc, elle a pris avec elle tous les joueurs qu’elle gère à El Biar, et c’est à partir de là, que j’ai intégré le CRB
Mais votre passage du CRB à la JSK n’était pas facile n’est-ce pas ?

Effectivement, mon passage du CRB à la JSK été entaché d’une mésentente entre le ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque, Djamal Houhou et les dirigeants de la JSK. Je me souviens que c’était l’année où j’ai raté mon bac, alors les dirigeants de la Jsk m’ont inscrit à Tizi Ouzou pour suivre une formation de technicien supérieur en bâtiment, donc j’ai réuni toutes les conditions pour rejoindre la JSK mais le ministre de l’époque s’y était opposé. Malgré cela, j’ai rejoint la JSK et je suis resté sept mois sans compétition officielle, mais dans ma tête j’avais toujours l’espoir d’être qualifié, d’ailleurs c’est ce qui devrait se produire juste après car Djamal Houhou avait quitté son poste.

Vous avez quitté le CRB sans que vous soyez qualifié à la JSK ?

Je vous ai dit auparavant que logiquement je serais qualifié à la JSK, puisque mon dossier était complet, en plus de ça, n’oubliez pas que même étant joueur du CRB, je faisais des entraînements avec la JSK ici à Alger, donc mon intégration au club était une question de temps, alors j’ai quitté le CRB sans être qualifié à la JSK pour les raisons que je vous ai déjà citées, tout de même je savais que c’était une question de temps.
Vous souvenez-vous de votre premier but avec les Canaris ?

Mais bien sûr, mon premier but officiel avec la jsk, je l’ai inscrit lors du premier match du championnat 1981-1982 face au MC Oran, d’ailleurs, c’était ma première saison avec la JSK, mais officieusement (rires) j’ai inscrit avant contre le Zimbabwe en coupe d’Afrique des clubs champions où j’ai joué avec une fausse licence.

Comment avez-vous trouvé la JSK à l’époque ?

Je dirais que c’était un rêve qui s’est réalisé pour un jeune comme moi, j’ai découvert les Iboud, Aouis Harb, Maghrissi c’était quelque chose de formidable, la JSK de l’époque dominait de bout en bout le football national et même africain, alors se retrouvait au milieu des héros c’était extraordinaire, en plus de ça j’ai constaté qu’il y a un autre football à la JSK, en plus de jouer au ballon, il y avait cette passion et l’amour du club, ce merveilleux public qui vous pousse de l’avant, et bien entendu ces couleurs qu’on défendait car on représentait une région et une identité. La JSK avait des supporters sur tout le territoire national, c’est vous dire la grandeur de ce club
Durant votre premier passage à la JSK, quels sont les moments qui vous sont restés en tête ?

Il y a en beaucoup, j’ai gagné plusieurs titres avec le club, et aussi, j’ai passé des moments inoubliables soit avec mes coéquipiers ou avec les supporters que je garde toujours en estime. Pour moi, le tournoi de l’amitié qui a été organisé en 1981 en Côte d’Ivoire reste l’un de mes meilleurs souvenirs avec la JSK, avec la super coupe d’Afrique, alors on a remporté le tournoi et la super coupe et j’étais sacré meilleur buteur. Sans oublier bien sûr la fameuse équipe de Jumbo-Jet qui écrasait tout sur son passage. En 1987, j’étais contacté par Nîmes olympique qui évoluait à l’époque en 2e division française.

Vous avez joué aussi au Portugal ?

Effectivement, après mon départ de France, j’ai intégré le championnat portugais où j’ai passé trois saisons avec deux clubs de la première division, en 1993, j’ai opté pour le championnat saoudien pendant une année et après je suis revenu à la JSK

Comment avez-vous trouvé la JSK après sept ans d’absence ?

je suis revenu à la JSK avec l’intention de bien faire, terminer ma carrière en beauté et aider la JSK à retrouver son lustre d’antan, malheureusement à mon retour, j’ai été étonné de trouver de mauvaises habitudes, le bon fonctionnement au sein du club, la discipline, tout a été chamboulé, je n’ai plus reconnu la JSK que j’ai laissée, je vous jure que c’était comme si j’avais perdu une partie de moi ou bien un membre de la famille ; je ne pouvais pas faire marche arrière à cause de notre merveilleux public qui attendait beaucoup de nous je n’ai pas pu résister malgré les problèmes que vivait le club, on a réussi à remporter un championnat, une coupe d’Algérie et une coupe d’Afrique des vainqueurs de coupes.

Malgré cela, vous avez quitté la Jsk, quelles en sont les raisons ?

Tout simplement, j’ai quitté la jsk pour ne pas lui faire du mal et pour que les gens comprennent mon attitude et ma position par rapport à certains principes. A l’époque, il y avait des gens qui voyaient en moi un grand entraîneur qui peut entraîner la JSK pendant dix ans, ils l’ont même déclaré à la télévision, juste après, ils ont commencé à balancer des noms c’est comme si on m’ignorait, c’est à partir de là que j’ai compris que ces gens-là, ne pensent pas ce qu’ils disaient, alors j’ai choisi de quitter la JSK pour ne pas lui faire du mal, parce que celui qui aime la JSK doit la laisser tranquille. Par la suite, j’ai roulé ma bosse comme entraîneur, à l’USM Alger en 1996. Au début de la saison en cours, j’ai été approché par la Jsk pour reprendre du service, malheureusement, ça n’a pas marché, je profite de l’occasion pour remercier les supporters de la Jsk qui m’ont réclamé, je leurs dirais «patientez, je reviendrai» mon retour à la JSK est une question de temps, car ils peuvent m’enlever tout, sauf mon amour pour ce club de toujours. Donc pour le moment, je profite de mon temps pour régler mes affaires personnelles.

Durant votre carrière de joueur vous avez eu plusieurs entraîneurs, quel est le coach qui vous a le plus marqué ?

Je dirais que c’est Stéphane Zywotko, qui était un vrai professionnel, et il connaissait très bien son travail, je ne dis pas que c’est quelqu’un de très fort sur le plan tactique mais il avait un côté performant, qui est le côté physique, en plus il ne faut pas oublier que nous les joueurs, de l’époque, on aidait vraiment nos entraîneurs, et des fois, on trouve des solutions nous-mêmes sur le terrain car la JSK possédait de grands joueurs.

Si on parlait maintenant de votre parcours en équipe nationale ?

J’ai fait pratiquement toute la sélection, à partir des minimes. En junior j’ai participé à la Coupe du monde. Mon premier match en senior remonte à 1980 contre le Sierra Leon puis j’ai participé aux éliminatoires de la Coupe du monde de 1982, à cause de ma non-qualification à la Jsk, je suis resté sept mois sans compétition, je ne faisais pas partie de l’équipe qui a représenté notre pays en Espagne, mais juste, après j’ai été convoqué et j’ai participé à toutes les phases finales de la coupe d’Afrique(Côte-d’Ivoire 84, Egypte 86, Maroc 88, Algérie 90 et Sénégal 92) et bien entendu la coupe du monde 1986 à Mexico, j’ai aussi participé a toutes les éliminatoires des coupes d’Afrique et du monde entre 1982 et 1992. Après mon retour à la JSK, j’ai rejoint l’équipe nationale avec Madjer avant d’arrêter définitivement ma carrière internationale en 1995.

Que pensez-vous de l’équipe actuelle ?

C’est une très bonne équipe, elle renferme de brillants joueurs, il faut continuer à les suivre, j’espère de tout cœur qu’on se qualifiera en Coupe du monde car les joueurs ont leur destin entre leurs mains, la seule chose qui est vraiment regrettable c’est que cette équipe ne reflète pas le football national car elle est composée essentiellement de joueurs émigrés donc ce sont les pays européens qui sont en train de former notre équipe nationale.

Durant votre carrière vous avez marqué beaucoup de buts, quelle est la réalisation qui vous est restée en mémoire ?

Marquer des buts était mon rôle, d’ailleurs je ne sais même pas combien de buts j’ai à mon actif, mais des fois, je marquais des buts dans des circonstances particulières. Par exemple pour moi, je me souviens très bien du but que j’ai marqué face au MCO à Oran en 1986, à l’époque l’avant-centre du MCO, Bensaouala qui était d’ailleurs mon ami, était mon concurent en équipe nationale, donc les supporters oranais n’ont pas avalé que je lui prenne sa place, dès qu’on pénétrait sur le terrain tout le monde scandait «Menad Bourico, Bensaoula Mexico». Je me suis dit « ces gens auront ma reponse sur le terrain.» Dieu merci j’ai fait un grand match, j’ai même marqué un joli but et on a gagné deux à zéro.

Je vous laisse le soin de conclure.

Je vous remercie pour cette interview que vous m’avez accordée, je profite de cette occasion pour souhaiter un prompt rétablissement à notre ami et ancien coéquipier à la jsk, Kamal Aouis.

Je dirais encore une fois aux supporters de la Jsk d’être patients et Inchallah ils verront Djamal Menad revenir à la jsk quand elle sera bien organisée et bien structurée.

Hamid Oukaci

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