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dimanche 11 octobre 2009

Glissements de terrain à Aïn El Hammam

Le bureau d’études chargé de l’examen du mouvement des terrains qui menace les villes de Aïn El Hammam et de Tigzirt, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a livré avant-hier, son rapport préliminaire.

La première étape des investigations entamées depuis la fin juin 2008 a permis de localiser avec exactitude la surface vulnérable concernée par le glissement et le dégagement des mesures d’urgences à mettre en place en attendant la fin de l’étude. Cette dernière devra, selon, le représentant du bureau, prendre encore 6 mois avant de déterminer définitivement les solutions idoines pour stopper le mouvement, mais surtout épargner la perte de vies humaines. Les techniciens du groupement franco-algérien ont, toutefois, affirmé que « la premier étape de l’étude démontre qu’il n’y a aucun mouvement ou un événement en préparation dans la région de Aïn El Hammam.

Mis à part la superficie vulnérable soumise à l’étude, il n’y a pas d’autres points de glissement dans cette zone ». Cependant, ils confirment de manière scientifique que le glissement de Aïn El Hammam est en perpétuel mouvement au niveau de la rue Amirouche, la rue Bounoir jusqu’à la crête du village Sidi Saïd sur une superficie de 2 ha. Après les sondages carotiques, il est démontré également que la partie urbanisée sujette au glissement est érigée sur 4 à 10 m de remblai et de schiste altéré. A noter que sur les 187 ha mis à l’étude, la zone concernée par le glissement s’étend sur 10 ha. La même technique a prouvé également, qu’en plus de la présence du remblai, plusieurs zones de dépression dont des poches d’eaux on été repérées.

S’agissant des causes du glissement, les techniciens se sont montrés prudents, étant donné que l’étude n’est qu’à 50% de sa première étape. Ils avancent, cependant, que : « D’après l’étude topographique et les images satellitaires, les causes du mouvement ont un rapport avec le relief pentu du sol et l’inclinaison des couches. Et, probablement aussi aux nombreuses zones humides qui expliquerait la rupture des couches. » Les prochaines précipitations sont appréhendées par les spécialistes.

« Ça va encore bouger ! Le glissement dépend des précipitations ; pis encore, il y a toujours des inconnues (des données techniques) ». À cet effet, le bureau préconise : « Dans l’urgence, la mise en place de la surveillance réseau : un dispositif de surveillance et d’alerte. En deuxième lieu, la démolition du bâti dans la zone urbanisée pour soulager le glissement au niveau du boulevard Amirouche et le captage des eaux pluviales. » Du côté de Tigzirt, le danger est de moindre importance, indique-t-ils.

Il s’agit, pour les scientifiques, d’une coulée de roches qui se précipite dans la mer, aidée par la pente et l’érosion marine et le ruissellement des eaux pluviales. Se voulant rassurant, le chargé de l’étude explique : « La partie urbanisée n’est pas concernée, mais en aval, la route nationale sera touchée. » Au terme du conseil, le wali de Tizi Ouzou a insisté sur le volet humain. A cet effet, une commission mixte a été mise en place pour examiner les dossiers des commerçants qui ont perdu leurs locaux. Par-là même, il ordonna à la DTP de prendre en charge le confortement de l’école primaire du chef-lieu.

Par Nordine Douici

«MAMMERI A DIT» DE AOMAR AÏT AÏDER

Des écrits importants de Mouloud Mammeri et des lectures sur différents aspects de la question amazighe enrichissent le livre.

Les éditions l’Odyssée de Tizi Ouzou viennent de mettre sur le marché un nouveau livre sur l’écrivain Mouloud Mammeri. L’auteur, Aomar Aït Aïder a été l’hôte de la librairie Cheikh, jeudi dernier, pour présenter et dédicacer son ouvrage. Le livre en question regroupe plusieurs informations, mais principalement une longue interview réalisée par l’auteur sur un support audiovisuel en août 1984 dans la maison du romancier à Alger.

«Un quart de siècle après sa réalisation, nous la transcrivons pour la première fois sur support papier et nous la sauvons de la dégradation en la numérisant», explique l’auteur, enseignant à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. L’entretien en question avait été réalisé entièrement en langue kabyle. L’auteur a dû le traduire en français afin qu’il puisse être accessible à un plus grand nombre de lecteurs. Le choix d’éditer l’ouvrage 25 ans plus tard est suscité par le fait que l’interview en question reste d’actualité.

Selon Aomar Aït Aïder, les analyses qui y sont développées, n’ont rien perdu de leur pertinence. Le message véhiculé garde tout son sens. «Dans la traduction en français, nous avons tenu à reproduire fidèlement le propos de Mouloud Mammeri en évitant tout ajout de notre part», précise l’interviewé. Pour étoffer son ouvrage, l’auteur a eu recours à Internet d’où il a extrait de nombreuses informations, notamment des éléments caractérisant les personnalités historiques citées par Mouloud Mammeri.

L’auteur a eu l’honnêteté intellectuelle de signaler dans son introduction que ces informations sont relevées du site wikipédia sans se les attribuer. Il est aussi expliqué que le choix d’évoquer même succinctement ces figures ayant marqué Tamazgha (la Berbérie) permet de faire le lien avec «notre époque» et ce lien, c’est naturellement autour de Mouloud Mammeri qu’il s’établit: «En opérant la jonction entre une société berbère traditionnelle menacée de disparition et une société berbère moderne pour laquelle tous les espoirs d’épanouissement sont permis, Mouloud Mammeri entre dans la légende et rejoint ses illustres aïeux, se retrouvant ainsi dans une sorte de panthéon berbère», explique Aomar Ait Aider.

Au vu de son sommaire, le livre de Aomar Aït Aïder est davantage un recueil de documents qu’un essai. En plus des notes biographiques des personnages berbères historiques, l’auteur reproduit un article paru dans la revue Awal, signé par Tahar Djaout, et écrit au lendemain du décès de Mouloud Mammeri, en février 1989, dans un accident de la circulation à Aïn Defla. On peut aussi trouver, dans cet ouvrage un extrait de La Guerre de Jugurtha, de Salluste et la dernière interview accordée par Mouloud Mammeri, deux jours avant sa mort au journal marocain Le Matin du Sahara.

Le livre se termine sur une brève biographie de Mouloud Mammeri ainsi que sur des citations de l’auteur de La Colline oubliée.

L’interview que propose Aomar Aït Aïder dans son ouvrage tourne beaucoup plus autour de la langue amazighe, son passé, son présent et son futur. Des déclarations importantes de Mouloud Mammeri et des lectures sur différents aspects de la question amazighe enrichissent le livre. Mammeri raconte son expérience de l’enseignement de tamazight au début des années 70: «A l’indépendance, j’avais acquis tous les diplômes qui se délivraient sur tamazight, que ce soit à Paris, à Rabat ou en Algérie. J’avais donc décidé de l’enseigner à mon tour. Je me suis naturellement rapproché de ceux qui avaient en charge l’éducation et l’enseignement à l’époque. Ma proposition ne les emballa point.

Le pays a d’autres priorités, m’expliqua-t-on. Il m’a fallu chercher d’autres voies et moyens. A l’époque, j’enseignais à l’université un module d’ethnologie. Ce fut par le biais de ce module que j’introduisis tamazight à l’université. Son enseignement fut toléré jusqu’en 1973, même si la discipline que j’enseignais officiellement, l’ethnologie, fut supprimée entre-temps». Quand on lit ce témoignage et qu’on observe la situation de l’enseignement de tamazight aujourd’hui, il est aisé de conclure que l’avancée enregistrée par cette langue maternelle de millions d’Algériens constitue une vraie révolution en terme de politique linguistique dans notre pays.

Sur le plan scientifique, Mouloud Mammeri apprend au lecteur que ceux qui ont lu l’histoire savent que tamazight s’écrivait depuis les premiers temps, depuis l’antiquité. Elle s’écrivait avec des caractères qui sont les siens, ceux que nous appelons aujourd’hui tifinagh et qui sont appelés le libyque en français. L’alphabet berbère est l’un des premiers du monde, apprend-on.

«Ce n’est pas un alphabet que nous aurions mis au point ou qui serait le seul fait des Touareg actuels. Il a au moins deux mille ans d’existence. Ces écritures, on peut les retrouver sur des pierres qui sont restées de l’antiquité ou des monuments comme celui de Massinissa dans la région de Constantine».

«Les écriteaux qui sont sur le monument de Massinissa sont en tamazight. Ils sont le fait de son fils Makawsen», élucide Mammeri.

Aomar MOHELLEBI

HISTOIRE : Réédition de Recherche sur l’origine des Berbères

Des livres qui évoquent la culture, la langue et l’histoire berbères sont innombrables, mais l’exclusion dont a fait l’objet cette langue jusqu’à 1995, a fait qu’elle a été d’autant plus marginalisée même sur le plan éditorial. Ce genre de livres, une fois épuisés, ne font plus l’objet de rééditions comme c’est le cas pour les autres domaines.

Certains de ces ouvrages ne sont disponibles qu’à l’étranger, principalement en France. Mais depuis une quinzaine d’années, les choses évoluent dans le bon sens grâce à une certaine ouverture, mais aussi compte tenu de l’apport important des éditeurs privés. L’un des ouvrages qui est proposé aux lecteurs et s’intéressant au domaine berbère est Recherches sur l’origine des Berbères de M.G Olivier.

L’auteur de cet ouvrage explique que, de la position géographique de la Berbérie, «il m’a semblé légitime de conclure que ce long littoral avait dû recevoir ses premiers colons de l’Asie, de l’Italie, de l’Espagne et de l’Espagne, peut-être avant l’Italie et l’Asie elle-même.
Cherchant alors quelles races de peuples avaient dû sortir de ces trois pépinières humaines, j’ai trouvé tout d’abord trois principaux facteurs probables de la race berbère: à l’Orient, les Laones ou Aouas, désignés par leurs voisins sous le nom de Libyens; au Centre et au Couchant sans doute les Ausones et les Ibères, ensuite au couchant encore les Celtes, Gadhels ou Gétules. Plus tard, seraient venus se mêler à ces premières assises, des Iraniens, s’il faut en croire Hiempsal et les traditions puniques». Cet extrait de la conclusion du livre de M.G.Olivier n’est qu’une partie infime des données historiques que l’auteur y développe dans ce livre de 140 pages.

Des informations qui sont à même de faire découvrir nos origines les plus lointaines.

Aomar MOHELLEBI

Nnig Usennan de Boualem Rabia

Boualem Rabia est incontestablement l’un des auteurs les plus compétents dans le domaine amazigh. Un véritable spécialiste dans la traduction français-tamazight et tamazight-français.

Cela ne pourrait pas être un hasard si les réalisateurs de films en tamazight lui font souvent appel et lui font confiance pour l’écriture des dialogues à partir de scénarios rédigés dans les deux langues, française et kabyle.

Cet enseignant de français au lycée d’Azazga est très discret. Il écrit, traduit et produit, loin des lampadaires. C’est pourquoi, la parution d’un nouvel ouvrage de cet écrivain est toujours un événement culturel dans la région de Kabylie et dans le milieu littéraire berbère.

Il a déjà publié un excellent ouvrage Florilège de poésie kabyle dans lequel il est allé puiser des poèmes du terroir kabyle. Puis, il en fait une traduction d’un très bon niveau. Le livre devient une référence en la matière. Un précieux ouvrage que les universitaires gagneraient à consulter et à lire régulièrement pour avoir une idée de ce qu’est un véritable travail de recherche.

Boualem Rabia est devenu, par cet ouvrage et par ses traductions ainsi que ses dialogues dans les films amazighs, une véritable référence en la matière. Au moment où on croyait que sa vocation se limitait uniquement à la traduction, même si la traduction est un art très difficile à maîtriser, voilà que Boualem Rabia rebondit avec un nouveau genre littéraire, celui de romancier.

Quand on sait combien le roman est le parent pauvre de la production livresque en langue amazighe, on ne peut que se réjouir de l’annonce de la parution d’un nouveau roman dans cette langue qui renaît de ses cendres depuis son introduction en 1995 dans le système éducatif. Boualem Rabia publie ainsi, un premier roman intitulé Nnig Usennan. Le roman est publié dans le cadre de la collection «Aru, études et textes amazighs» des Editions l’Odyssée.

Le roman est préfacé par Mohand Akli Salhi, enseignant au département des langue et culture amazighes de l’université de Tizi Ouzou.

Aomar MOHELLEBI

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