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dimanche 15 novembre 2009

LA DERNIÈRE CIGARETTE DE ALI BERKENOU : Une fiction sur le marasme de la jeunesse

«Qui aurait le courage de mettre son argent dans un domaine gangrené par le piratage?»

Son deuxième film, entièrement en langue amazighe, intitulé La Dernière cigarette, n’est pas du tout passé inaperçu. Le public a apprécié cette production qui vient combler un vide en la matière. Ali Berkenou, rencontré à Tizi Ouzou, avoue que la réalisation de son film n’a pas du tout été une sinécure. Il a travaillé dans des conditions très difficiles et avec des moyens financiers plus que dérisoires. «Quand nous avons donné le premier coup de manivelle, nous disposions de 30.000 DA», révèle-t-il. Mais là où l’argent manque, la volonté peut parfois le remplacer. C’est donc la volonté conjuguée du réalisateur et de tous les comédiens qui a permis au film La Dernière cigarette de voir le jour. Le film de 66 minutes a nécessité deux années entières de travail. Le film raconte le marasme de la jeunesse dans le milieu rural kabyle. L’auteur du scénario a voulu mettre en exergue les facteurs qui incitent les jeunes au suicide, entre autres l’absence de communication dans nos familles. Amar, le personnage principal décide de se suicider pour des tas de raisons. A chaque fois qu’il est contrarié, il fume une cigarette qui le rapproche de plus en plus du geste fatidique. Le long métrage a été tourné au village Ikharbane, dans la région de Maâtkas, wilaya de Tizi Ouzou. C’est un ancien comédien et notaire, à savoir Abderrahmane Kamel qui a financé la location de la caméra. Ce dernier a joué le rôle de Menache dans la Colline oubliée de Abderrahmane Bouguermouh, adapté du roman de Mouloud Mammeri. D’autres scènes du film ont été jouées à Djemâa Saharidj et dans la ville de Tizi Ouzou, précise le réalisateur, qui ajoute qu’une fois visionné, le film était parfait sauf en matière de prise de son. Des lacunes y avaient été relevées. C’est difficilement qu’il a été possible de corriger ce problème qui aurait pu faire évaporer un travail de si longue haleine. Finalement, la bande a pu être récupérée et retravaillée. A la sortie du film, les cinéphiles ont salué les efforts du réalisateur et des comédiens qui ont pu produire un tel travail avec si peu de moyens. Ali Berkenou nous confie, que certains spectateurs lui ont reproché la faiblesse des dialogues. Il répond que c’est la trame du film qui a exigé un tel scénario. Le personnage principal est un candidat au suicide, autiste de son état. Il était de ce fait introverti et peu communicatif. En outre, le cinéma est plus un langage de l’image. Ce film a participé à l’édition 2008 de Sétif du Festival du film amazigh. Le problème du piratage a également touché Le Dernière cigarette. A peine a-t-il été produit en DVD qu’il a fait l’objet de piratage. Le film s’est vendu et se vend encore à 80 DA sur les trottoirs. Le réalisateur déplore ces actes et dit qu’il aurait souhaité récupérer un peu d’argent afin de récompenser les comédiens qui ont travaillé sans contrepartie. Ali Berkenou a déjà produit une première fiction ayant été primée en 2002 lors du Festival du film amazigh d’Oran. Le film est intitulé D awal kan. C’est ce film qui lui a permis d’ouvrir une brèche vers le cinéma amazigh. Ali Berkenou est actuellement sur un nouveau projet de film, intitulé Le chant des cigales. Il avoue que le film, dans notre pays, n’est pas rentable du tout. «Il n’existe pas de producteurs et c’est tout à fait normal. Qui aurait le courage de mettre son argent dans un domaine gangrené par le piratage? Nous exerçons ce métier beaucoup plus par passion et par amour», conclut Ali Berkenou.

Aomar MOHELLEBI

jeudi 5 novembre 2009

Entretien avec Dr Mohamed Mansouri, directeur général du CHU de Mohamed-Nedir (Tizi-Ouzou)

A la tête de l’une des structures hospitalières les plus importantes du centre du payas, M. Mansouri, s’est investi, depuis son arrivée à Tizi-Ouzou dans le renforcement des capacités du CHU Mohamed-Nedir, tout en se lançant le défi d’ouvrir de nouveaux services pour de nouvelles spécialités. Dans cet entretien, il revient sur la très palpable mutation qu’a conne l’hôpital, que ce soit en matière de capacité d’accueil, d’utilisation de technologie de pointe dans la chirurgie, de la relance de la recherche spécifiée et appliquée, ainsi que des embûches (très nombreuses) qui contraignent la structure et l’empêche de se développer comme voulu et programmé par la direction.

La Dépêche de Kabylie : D’emblée, pouvez-vous nous faire la présentation du CHU Mohamed-Nedir, ses capacités d’accueil, les différents services, ses effectifs.

Le centre hospitalo-universitaire de Tizi-Ouzou est un établissement à vocation régionale englobant les wilayas limitrophes par un bassin de population avoisinant 3,2 millions d’habitants et couvrant certaines disciplines comme la cardiologie, l’oncologie, la sérologie avec prise en charge de malades émanant de nombreuses autres wilaya du pays.

Avec 890 lits techniques, il est passé à 1100 lits organisés et de 31 services à 42 services englobant ainsi l’ensemble des disciplines médico-chirurgicales de biologie, de radiologie et autres explorations.

Le personnel exerçant au niveau de l’établissement avoisine les 250 travailleurs avec 16 professeurs, 120 maîtres assistants, 140 médecins spécialistes, 280 résidants et 870 paramédicaux, sans tenir compte des recrutements prévus pour l’année 2009. L’établissement offre des soins hautement spécialisés, il assure la formation d’environ 250 médecins généralistes par une centaine de spécialistes.

On croit savoir, et c’est de l’avis de beaucoup d’observateurs, que le CHU est sorti des sentiers battus des années passées depuis votre prise en main. Quelles ont été les mesures urgentes prises et ou se situaient les blocages ?


Il est vrai que la dynamique mise en place accompagnée par une volonté de bien faire de l’établissement (médicaux, paramédicaux, technique, administratif et corps commun) a permis d’impulser les changements nécessaires. En effet, dévoyée de ses véritables missions, l’établissement avait subi toutes les dérives, avec toutes les conséquences que vous connaissez. De ce fait, notre premier souci était de rétablir ses véritables missions : il s’agissait de remettre en place une organisation des différents responsables de l’établissement, avec leurs tâches, missions et objectifs ; de mettre en place de projets de services, et d’un projet d’établissement qui constituerait le tableau de bord voire le plan direction de l’établissement avec recensement des différentes insuffisances, moyens, structures et ressources humaines (audit) ; de rétablir la confiance auprès de la population (accueil, information, lutte contre les évacuations abusives, le racket des malades... Cette opération a débuté dès mon arrivée, fin 2003, et obéi a des orientations fixé par la réforme hospitalière.

La première étape a consisté en une mise à niveau de la structure en constituant deux unités (Nédir et Belloua), d’une unité de consultations et d’une clinique dentaire de 50 fauteuils qui a abouti en 3 ans à une remise à niveau de l’ensemble des services sur le plan infrastructure.

La deuxième étape a consisté a mettre en place des équipements nécessaires à une concrétisation des objectifs diagnostique, thérapeutique et de formation par l’acquisition d’équipements de dernière génération, en concentrant le maximum d’efforts sur les urgences médico-chirurgicales qui constituaient le talon d’Achille de l’activité de l’établissement. De toutes ces dernières, elle n’a pas bien sûr était facile, car la résistance au changement a été notre lot quotidien pour les blocages. Il s’agit d’une résistance au changement basé sur la rigueur, la discipline, le respect d’horaires, la lutte contre la dilapidation, et le détournement de malades, l’évaluation de l’activité, l’écoute du citoyen, et la prise en charge de ses doléances.

Peut-on connaître approximative le nombre de malades qui se présentent au CHU ? et de quelles pathologies souffrent-ils en dominance ?

En matière de statistiques, je peux vous assurer qu’aujourd’hui le CHU de Tizi-Ouzou a une activité très intense. L’amélioration de la prestation de soins, le développement de nouvelles activités, la présence de nombreuses compétences ont fait qu’aujourd’hui le taux d’occupation des lits avoisine les 100% pour l’ensemble des services, taux qui était de 55% en 2004. A titre d’exemple, l’établissement a pris en charge en 2009 environ 1200 malades pour le seul service d’oncologie médicale, 300 pace-maker ont été placés en cardiologie, 150 actes de cardiologie interventionnelle. La table n’a été installée qu’en juillet 2009. 140 cancers du sein opérés, 20 implants cochléaire mis en place, 10 malades porteurs du cancer du larynx, 140 cas de sclérose en plaque, toute la chirurgie du rachis traumatique et la chirurgie réparatrice osseuse, 2000 interventions de chirurgie infantile dont une grande partie réparatrice. L’établissement réalise chaque année 18 à 20 greffes rénales, et ce, depuis l’année 2006, 30 greffes de cornée par an. 180 insuffisants rénaux sont pris en charge, toute la neuro-traumatologie des quatre wilayas avec un service de réanimation chirurgicale et de réanimation médicale, et de toxicologie. 300 urgences par jour. L’activité d’urologie présente aujourd’hui une grande place dans la prise en charge de certains cancers de la vessie, de la prostate et a permis avec l’apport de nouvelles techniques acquises par l’équipe d’arriver à des techniques non invasives et à des résultats très appréciables. Ainsi la plupart des services bénéficient aujourd’hui de la présence de compétences qui leur ont permis de développer des activités hautement spécialisées.

C’est le cas de la cardiologie qui a actuellement mis en place toutes les techniques non invasives de traitement des pathologies lourdes (troubles du rythme, coronaropathie…). Beaucoup d’autres services se penchent actuellement sur les pathologies émergentes et les conséquences de beaucoup d’autres maladies dites du développement : AVC, cancérologie, diabète, HTA…

De ce fait, le service de neurologie à mis en place une organisation pour la prise en charge des AVC, de la maladie d’Alzheimer. Quant à la pathologie la plus dominante, les données restent celles de l’ensemble du pays ; toutefois, il y a lieu de préciser que certaines données épidémiologiques font ressortir certains chiffres. Pour le cancer du sein, le cancer du colo-rectal, le diabète sont en deça des données nationales.

A ce titre, le CHU dispose d’un service de sénologie (120 cancers du sein sont opérés chaque année).

Quelles sont les nouveautés apportées au CHU en matière d’équipements modernes, afin de faire face aux urgences et besoins médicaux ?

En réalité, il s’agissait de faire remplir à l’établissement ses missions de centre de référence destiné à assurer les soins hautement spécialisés, une formation de qualité et d’impulser la recherche pour les les services existants. La mise à niveau a été un impératif suivie de la mise en place d’un projet de service et d’objectifs tracé avec les chefs de service concernés.

Pour les services qui n’existaient pas, leur création à vu le jour en 2007-2008 et 2009. Il s’agit de la chirurgie cancérologique gynécologique, l’oncologie médicale, la cytogénétique, la transplantation, la cardiologie interventionnelle, la gastro-entérologie et prochainement la chirurgie thoracique. Il y a lieu de préciser que pas moins de 110 milliards de centimes ont été investis dans l’achat d’équipements dont 40 milliards uniquement pour les équipements d’imagerie médicale (scanner, IRM, tables de radiologie spécialisée, table de cathétérisme, echodoppler…). L’ensemble des blocs opératoires a été refait avec mise en place d’équipements neufs et de dernière génération. Le plateau de biologie a lui aussi bénéficié d’un apport considérable en moyens. L’ORL et l’ophtalmologie ont bénéficié d’équipements modernes permettant toutes les techniques.

La cardiologie a bénéficié d’une table de cathétérisme qui permet aujourd’hui le diagnostic et le traitement de pathologies lourdes de manière non invasive.

Peut-en connaître l’enveloppe budgétaire annuelle allouée au fonctionnement du CHU et sa répartition aux services et des pathologies signalées ?

L’enveloppe budgétaire de l’établissement est assez conséquente et en une progression qui a permis à ce jour à l’établissement de remplir ses missions. A titre d’exemple : uniquement dans le médicament, la consommation de l’établissement est de 140 milliards de centimes ; pour les équipements, pas moins de 20 milliards de centimes sont consommés chaque année. De même, les moyens ont suivi pour la concrétisation de toutes les instructions relatives à l’amélioration des conditions d’hospitalisation et de restauration du malade.

La répartition de l’enveloppe obéit à des chapitres de la nomenclature budgétaire et qui tient compte du nombre de lits et de l’activité. Toutefois, le développement d’activités et la mise en place d’objectifs autour des affectations spécifiques sont bien suivis. Les programmes de réduction de transfert à l’étranger et la prise en charge des maladies orphelines ont bénéficié d’affectation budgétaire conséquente. A titre d’exemple : 40 milliards sont consentis uniquement pour les produits de chimiothérapie pour le traitement des différents cancers.

Qu’en est-il du projet de l’hôpital régional à la wilaya de Tizi-Ouzou ?

Certes, le CHU devient exigu, mais la wilaya a bénéficié de nombreux projets d’appoint tels que le centre de désintoxication et d’un hôpital de jour.

Pourquoi des malades, sont, quelquefois déviés pour des interventions chirurgicales vers des cliniques privées ?

Beaucoup a été fait pour lutter contre ces dérives et les résultats sont aujourd’hui palpables.

Je peux vous assurer que le personnel est aujourd’hui convaincu de sa mission qu’il assure avec sérieux, honnêteté et abnégation. Il reste que quelque rares cas continuent à entacher la noble mission, notamment dans certaines activités d’exploration et de chirurgie. Des mesures coercitive ont été mises en place et ont abouti à sanctionner certains. Ce serait mentir que de vous dire que les dérives ont totalement disparu, mais elles restent aujourd’hui minimes et isolées. Les concernés sont connus, ce sont eux qui tentent d’entraver le changement. Ce qu’il faut faire ? Les textes sont clairs, les lois de la République sont claires. Elles s’appliqueront à chaque fois que de tels cas seront constatés.

Votre avis sur la réforme de la politique hospitalière ?

La réforme hospitalière comme la réforme du système de santé constituent des préalables indispensables à l’amélioration de la qualité de soins. On a beau dire, les résultats sont là. Regardez les incidences des maladies transmissibles, les programmes de prévention, l’espérance de vie des Algériens qui a atteint aujourd’hui 79 ans. Donc une nette amélioration de la santé.

Ces réformes nécessitent la participation de tous. L’objectif étant un système de soins équitable, accessible à tous et de qualité

Entretien réalisé par Khaled Zahem

mardi 3 novembre 2009

UN COMMERÇANT KIDNAPPÉ PAR DES TERRORISTES PUIS RELÂCHÉ GRÂCE À LA MOBILISATION DES HOMMES DE SON VILLAGE

Le terrorisme islamiste prospère aussi à l’ombre de nos lâchetés. Il déguerpit et bat traîtreusement en retraite là où se signalent les résistances citoyennes. Les villageois d’Iflissen, dans la daïra de Tigzirt, qui viennent de libérer l’un des leurs fait otage depuis vendredi par le GSPC, en apportent, une fois de plus, la preuve.

Sofiane Aït-Iflis Alger (Le Soir)- Les villageois d’Iflissen conjuguent au présent la bravoure légendaire de leurs aieux. L’honneur est sauf. En se mobilisant comme un seul homme pour la libération de T. Abdallah, hôtelier à Issenadjène, enlevé vendredi dernier par un groupe de terroristes, ils redonnent ses titres de noblesse à la résistance citoyenne contre le terrorisme. Il était temps.

Les sbires du sinistre Droukdel commençaient dangereusement à avoir pignon sur montagne, écumant les maquis, tuant, enlevant et rançonnant en toute impunité. Que de victimes ont été enlevées et exécutées, d’autres faites otages plusieurs jours durant avant d’être libérées contre paiement de rançons, dans l’indifférence citoyenne ! Partout, en Kabylie et ailleurs, la vigilance et la résistance étaient gagnées par la flétrissure, sommées qu’elles étaient de s’éteindre pour ne pas gêner la réconciliation nationale. Il était temps que quelques bravoures rallument la flamme de la résistance, tant la politique de la main tendue a raté de faire revenir la paix.

C’est fait désormais avec cette leçon de mobilisation des villageois d’Iflissen après l’enlèvement d’un des leurs. T. Abdallah a regagné son foyer et les siens sain et sauf et sans verser la caution de 700 millions de centimes réclamée par ses ravisseurs. Il ne doit rien à la réconciliation nationale. Son salut, il le doit aux villageois qui exigèrent sa libération immédiate et sans condition. Il le doit aux 2 000 mobilisés qui passèrent au peigne fin les maquis environnants. C’est grâce à cette mobilisation, que la peur a changé de camp. Qui ne se souvient de cet automne 1994 où la Kabylie s’est soulevée pour exiger la libération du chanteur et militant identitaire Matoub Lounès.

Enlevé par le GIA dans la nuit du 25 septembre, dans un bar à Takhoukht, Matoub Lounès a été relâché le 10 octobre de la même année, soit après 16 jours de captivité. La résistance citoyenne a été à l’époque salutaire pour Matoub Lounès. Elle l’a été également ces jours-ci pour ce citoyen d’Issenadjène. Combien d’autres vies auraient été sauvées si le credo de la résistance avait était maintenu tel qu’il a été suggéré et enseigné par les habitants d’Igoudjdal qui, durant la nuit du 31 juillet 1994, défendèrent vaillamment leur village contre un groupe de terroristes ? Beaucoup, pour sûr.

Car, là où essaiment les résistances populaires, le terrorisme fuit, abdique et se love dans sa lâcheté. Si la résistance n’avait pas faibli, bousculée par la réconciliation nationale, qui, il faut le dire, a démoralisé, pour ne pas dire désarmé les patriotes, peut-être que l’Algérie se serait déjà sortie définitivement de l’enfer terroriste.

S. A. I.

DES MILLIERS DE PERSONNES LIBÈRENT SANS CONDITIONS UN OTAGE

La leçon citoyenne des Iflissen

Les citoyens n’ont pas cédé au chantage

Les faits interviennent au moment même où l’Algérie lance une initiative au plan international en appelant les Occidentaux à ne pas payer de rançons aux terroristes. Quelle belle leçon des Iflissen!

Quelques heures après la réunion qui a regroupé les représentants du arch des Iflissen, les ravisseurs d’un propriétaire du bar-restaurant ont cédé et relâché leur victime sans payer aucune rançon. Il a été récupéré aux alentours de son village lssennajen dans la nuit de dimanche à lundi, vers 22h, sain et sauf et en bonne santé. En effet, la mobilisation des villageois a vite eu l’effet boule de neige dès le lendemain matin de l’enlèvement. Tôt dans la matinée, les représentants des villages de la commune d’Iflissen se sont réunis pour apporter leur soutien à la victime et sa famille.

La décision de ne pas se soumettre au diktat des ravisseurs a été prise dans l’après-midi et la mobilisation s’est spontanément transformée en une action de recherche dans la forêt. Des citoyens se sont, par milliers, rendus dans le massif forestier situé entre Tigzirt et Azeffoun en vue de récupérer la victime par tous les moyens. Dans la soirée, d’autres villages sont venus de Tigzirt pour se joindre à l’action du arch des Iflissen déjà en cours.
La tension était à son comble dans la nuit. Les villageois ne laissaient transparaître aucune volonté de se laisser faire ou de céder à la pression. Selon nos sources, les représentants du village ont clairement signifié aux ravisseurs leur refus de payer la rançon demandée et qui s’élevait à 700 millions de centimes. Vers 20h, la nouvelle de la libération du propriétaire du bar-restaurant est tombée. Il sera récupéré vers 22h par des membres de sa famille non loin de son village sans avoir versé une quelconque somme d’argent.

Toutefois, l’heureuse fin de cet enlèvement met clairement à l’avant-plan le rôle encore important de la mobilisation citoyenne que certains n’ont pas cessé de qualifier d’archaïque. Après s’être soulevé face à la hogra durant les événements du Printemps noir 2001, la même mobilisation se dresse encore une fois devant l’insécurité qui règne dans la région.
C’est en effet dans cette situation de chaos sécuritaire que les habitants de la région viennent démontrer qu’ils sont porteurs d’une citoyenneté prête à se défendre et pourquoi pas à s’organiser et s’insérer sans complexe aucun dans la modernité.

De toute évidence, la même organisation peut aussi venir à bout de beaucoup de situations conflictuelles en ces temps où la tension apparaît dans tous les domaines.

L’importance de cette mobilisation, qui a toujours existé pour défendre les individus, apparaît au vu de l’actualité. Des villages ont refusé de payer une rançon au moment même où l’Etat algérien vient de lancer une initiative au plan international en appelant notamment les pays occidentaux de ne pas payer les rançons demandées par des terroristes en contrepartie de la libération de leurs compatriotes. Notons également que la mobilisation des villageois à If1isen n’est pas unique.

Bien avant, des villages aux Ouadhias ont donné la même réponse aux ravisseurs. Un rassemblement et un sit-in s’étaient spontanément tenus le lendemain de l’enlèvement devant le domicile du citoyen de la région. Les représentants affirmaient ce jour-là que d’autres actions étaient prévues pour la libération de la victime.

A Aït Toudert dans la région des Ouacifs, les villageois d’Izerrouken ont tenu un sit-in et une marche populaire pour dénoncer l’insécurité qui paralyse leur localité. Ils demanderont des armes pour se défendre.

Cette action est venue au lendemain du kidnapping d’un commerçant qui sera libéré quelques jours plus tard. Ainsi, le message était on ne peut plus clair à savoir que les villageois ne peuvent se laisser faire indéfiniment face au diktat de quelque groupe qui soit. Semer la terreur parmi la population peut faire émerger des réflexes de self-défense capables de renverser bien des situations.

La mobilisation citoyenne est un signal que la société civile peut s’organiser et même se défendre en cas de danger suprême. N’est-ce pas que c’est dans le village d’Igoujdal dans la commune d’Azzeffoun que le premier groupe d’autodéfense est né en 1994 quand le terrorisme bombait le torse?

Cette initiative a été ensuite reprise à travers tout le territoire national pour aboutir à la constitution des gardes communaux.

Kamel BOUDJADI

LE FŒHN DE MOULOUD MAMERI ADAPTÉ AU THÉÂTRE À BÉJAÏA

Un nouvel hommage à celui qui fut l’un des fils les plus érudits de la littérature algérienne

C’est une manière comme une autre de faire lire Mammeri.

L’âme de Amusnaw continue à planer sur la vie culturelle du pays telle une fée bienfaitrice. Cette fois-ci, c’est le Le Foehn qui souffle, comme l’indique son nom, comme un vent chaud, réchauffant les planches du théâtre de Béjaïa, avec cette sortie fracassante et réussie, du metteur en scène Djamel Abdelli, et ce, au regard de l’accueil enthousiaste que lui a réservé le public, embarqué du tout début jusqu’à la fin. C’est une manière comme une autre de faire lire Mammeri, qui a pris au fil des années les allures d’un véritable rite, et, pour beaucoup, un moment très attendu pour rendre un nouvel hommage à celui qui fut l’un des fils les plus érudits de la littérature algérienne.

Nouée autour de la thématique de la guerre d’indépendance et soutenue par une superbe interprétation des comédiens, qui tout en étant facétieux ont su rendre la gravité du contexte historique, la chronique a captivé et ému.

L’histoire se déroule en plein bataille d’Alger et met en scène un jeune résistant, arrêté au moment même où il s’apprêtait à commettre un attentat contre un officier de l’armée coloniale. Emprisonné, torturé, humilié, il finit «ses épreuves» auprès de sa cible manquée qui l’interrogera vainement afin de lui soutirer des aveux. Peine perdue. Tarik tint bon, bien que se sachant voué au peloton d’exécution.

De guerre lasse, et au terme d’une parodie de procès, son captif finit en effet par donner l’ordre de le passer par les armes. La trame fort émouvante a surtout valu par la qualité du discours livré et par le truchement duquel autant Mouloud Mammeri que Djamel Abdelli interroge non seulement l’histoire mais aborde l’aspect manichéen voire philosophique de la vie. Déclamés, alternativement en kabyle et en français, les dialogues sont passés avec une fluidité étonnante et ont restitué, dans un décor pourtant loin de l’ambiance des tranchées ou des casernes, toute l’ampleur et la force du drame qui se jouait.

En fait, face à l’amplitude de la révolution qui a soufflé comme un foehn, ce vent du sud qui sévit principalement dans les alpes en Suisse, le colonialisme a perdu le sens de la mesure. Il en est devenu fou à l’image du procès mis en place pour juger Tarik et de la fin à laquelle a eu droit son bourreau...il en a tout simplement perdu la tête.

Le foehn a été écrit dans sa première version en 1957, mais a été réécrit par l’auteur ultérieurement pendant son exil en 1958. C’est seulement en 1967, que la pièce a été montée, en français, pour la première fois au TNA, dans une mise en scène conduite par Jean-Marie Boeglin, et dans laquelle furent distribués entre autres Sid-Ahmed Agoumi et Keltoum.

La question du manque de scénario se pose souvent. Mais hélas, elle se pose dans des situations particulières. Pour le meilleur ou pour le pire. Il y a plusieurs écrivains algériens, qui ont prouvé leur talent, dont les oeuvres sont interprétées par une de ces lignées humaines qui se sont construites, ici même, en Algérie. Il y a des auteurs qui sont construits de ça, qui construisent de ça et pour ça. Alors pourquoi ne pas mettre en valeur leurs oeuvres adaptables pour le cinéma et le théâtre?...

Idir AMMOUR

dimanche 1 novembre 2009

FARID FERRAGUI : «Je n’ai jamais triché avec mon public»

A partir du 22 novembre prochain, Farid Ferragui entame une tournée qui le conduira dans plusieurs villes. Après un silence de trois ans, il rebondit sans être vraiment parti. En plus de la série de spectacles qu’il prévoit, Farid Ferragui annonce la sortie de son prochain album.
Comme toujours, le thème de l’amour aura la part du lion. Mais d’autres sujets liés à l’actualité sociale et politique figureront aussi dans ce nouveau produit. Farid Ferragui a marqué plusieurs générations par ses chansons mélancoliques et sa voix triste.
Même s’il fait pleurer ses fans, ces derniers ne cessent de se ressourcer à travers ses chansons éternelles. Ecouter Farid Ferragui est toujours d’actualité même si les thèmes qu’il aborde et la manière d’aimer de l’époque n’existent peut-être plus. Sauf pour les plus nostalgiques.

L’Expression: Vous vous êtes éclipsé de la scène depuis trois ans. A quoi est dû ce long silence?
Farid Ferragui: Effective-ment, ma dernière tournée a eu lieu début 2007. Mon dernier album est aussi sorti durant la même année. Depuis mes premiers pas dans la chanson, je ne me suis jamais efforcé de faire les choses. Quand l’inspiration est là, je compose et j’écris, sinon je mène tranquillement ma vie de famille.
Quand je ne suis pas poussé par les événements, je ne compose pas. Ce sont les événements que je vis quotidiennement qui constituent la matière de mes chansons. Je reçois ces événements douloureux en plein dans ma chair puis, avec le recul, je les traduis en poèmes et en mélodies.
Je ne vis pas la chanson comme un métier. C’est plus une maladie qui s’aggrave en la soignant. Je pense que mon public s’est habitué à ma méthode de travail. Mes fans savent comment je fonctionne.
Je me suis déjà absenté de la scène pendant dix ans et à mon retour, en 2000, j’ai été agréablement surpris que le public ne m’a point oublié.
Mon public est un ami, ce n’est pas la fréquence des rencontres qui mesure une amitié mais c’est plutôt la fidélité et la sincérité. Et je pense que là-dessus, aucun problème ne se pose entre mes fans et moi.
Je préfère conserver le silence pendant deux à trois années pour offrir à mon public des chansons dans les règles de l’art et aussi, afin d’éviter la redondance.
Même si mon public m’oublie, je crois que je l’ai marqué à travers de longues années que nous avons partagées. C’est une passion que j’ai vécue avec lui.

Vous revenez à partir du 22 novembre prochain avec une nouvelle tournée. Pouvez-vous nous en parler?
Est-ce qu’on peut l’appeler tournée? J’ai essayé d’apporter une méthode de travail dans l’organisation de spectacles qui répond aux critères du professionnalisme moderne. Malheureusement, plusieurs obstacles empêchent cette démarche de s’inscrire dans la durée.
En l’absence de véritables boîtes d’organisation de spectacles, cette méthode de travail est vouée à l’échec. Il faut qu’on soit réalistes.
Dans mes spectacles précédents, j’ai été le financier principal et je me suis occupé personnellement de tous les détails de l’organisation jusqu’aux sandwichs à partager avec mes musiciens. C’était un rythme infernal que je ne pourrais plus assumer. Cette fois-ci, je me limiterai à ma mission, celle de chanter.

Revenons à votre tournée, si vous permettez.
Il s’agira d’une tournée négociée et limitée. J’ai un premier récital à l’espace Reuily de Paris pour le 22 novembre. Puis, deux à trois spectacles à la Maison de la culture de Tizi Ouzou à partir du 16 décembre prochain. Je me produirai aussi dans les villes habituelles: Béjaïa, Bordj Bou Arréridj, Alger et probablement Oran. J’essayerai d’y être. Je reste ouvert à toutes les propositions.
Mais ce n’est plus à moi d’organiser comme je le faisais dans le passé. S’il y avait des boîtes privées professionnelles, j’aurais préféré, travailler avec elles. Ça aurait été mieux. En France aussi, j’ai reçu pas mal de propositions. Les dates de tous les spectacles seront communiquées en temps opportun.

Votre nouvel album sortira-t-il à l’occasion de cette tournée?
L’album est presque fini. Mais dans ma méthode de travail, je peux tout remettre en cause et redémarrer à zéro. Si tout va bien, le CD sortira en mars ou avril. Je n’ai pas de problème de producteur. J’étais bousculé par les problèmes de la vie.
C’est ce qui a engendré ce retard. Il y a aussi le souci de perfection qui me rend les choses plus difficiles: Pour cet album, je dois encore prendre un peu de temps pour mieux revoir les choses.

Qu’en est-il des thèmes abordés dans ce nouveau produit?
Une partie est réservée aux chansons d’amour comme d’habitude. Il y en aura trois. D’autres chansons sociales et politiques y figureront. Le titre de l’album est extrait de l’une des chansons.
C’est toujours une expression, qui sort de l’ordinaire et qui n’a pas été employée, qui sert d’intitulé à mes albums, comme c’est le cas de l’album de 2007: Le Fleuve de la vie.

Vous chantez toujours avec le même style, ne pensez-vous pas au changement, surtout que certains de vos admirateurs ne cessent de vous interpeller à ce sujet?
Je crois sincèrement que si quelqu’un change de style, il change lui-même. Changer de style signifie qu’on n’a jamais été soi-même.
Ce que je dis là peut paraître sévère mais c’est ma propre conviction. Personnellement, je ne songe pas à changer de style. Si un jour mon public cessait de m’écouter, j’arrêterai tout simplement de chanter.
Je reste dans la chanson mélancolique. Chaque artiste détient son propre style et chaque mélomane aime un genre donné. Il ne faudrait pas chercher à imposer des styles au détriment de la diversité. C’est vrai que certains de mes fans n’arrêtent pas de me le demander.
Je respecte beaucoup leur choix. Pour leur faire plaisir, j’essayerai un jour de mettre plus d’instruments dans une ou deux chansons, je verrai ce que cela donnerait comme effet.

Vous êtes connu pour avoir comme compagnon fidèle votre luth.
Quand j’ai commencé mon parcours, en 1981, je chantais avec une guitare. J’ai utilisé le luth uniquement dans les chansons rythmées comme Tamghart et Yehfa u Dariw.
Ce n’est que dans les années quatre-vingt-dix que j’ai opté carrément pour le luth. Depuis ces années, je n’ai plus touché à la guitare. Mon instrument fétiche est le luth.

Quel regard portez-vous sur la situation déplorable de la chanson kabyle actuellement? Que pensez-vous de l’absence de relève et du terrain accaparé par les chanteurs connus sous le nom «non-stop»?
Les chansons pour se défouler doivent exister. C’est tout à fait normal. Ce qui est regrettable, en revanche, c’est l’absence de création. Se limiter aux reprises et tomber dans le réchauffé ne fera pas avancer la chanson kabyle d’un iota. De cette manière, il ne peut pas y avoir de relève.
Ceci dit, il ne faut pas s’alarmer non plus. Les chansons classiques et thématiques sont immortelles. Elles auront toujours ceux qui les écouteront. J’insiste que les médias jouent un rôle très important dans le domaine de la promotion de la chanson de qualité.
Toutefois, ce phénomène n’est pas spécifique à l’Algérie. A l’étranger aussi, une multitude de groupes aspirent à quelque chose. Le temps finit par faire le reste. En France, par exemple, les constances musicales restent Brel, Piaf, Moustaki et les autres chanteurs de même stature.

Revenons à vous. En 2011, vous allez commémorer vos trente ans de carrière. Faites-nous un bilan du chemin parcouru.
J’ai donné ce que je peux. Je n’ai jamais triché avec mon public. Même quand je m’absente, c’est dans le souci de ne pas le décevoir.
Mes fans sont conscients de cela. Sur le plan de la production, je suis satisfait mais j’aurais souhaité donner plus sur scène.
Le peu de spectacles que j’ai animés, c’était des galas de qualité. Je n’ai pas lésiné sur les moyens ni sur les efforts afin de pouvoir tout le temps être à la hauteur. La presse m’a beaucoup encouragé et aidé.
Les journalistes ont donné une autre dimension à ce que je faisais. Je regrette énormément l’absence d’infrastructures culturelles dans des villes de Kabylie.
Autrement, j’aurais pu chanter sans interruption pendant une quinzaine de jours en faisant toutes les régions. C’est bien d’organiser des festivals, mais ce serait beaucoup mieux d’investir dans des projets culturels durables.

N’avez-vous pas l’intention d`enregistrer, de nouveau, vos belles chansons, comme Agouni n tayri, Ayid, Xa hemlaghk?
Depuis longtemps, cette idée existe dans ma tête. C’est une question de temps. Je le ferai. J’insiste qu’il faille que je fasse du bon travail. Et pour pouvoir y parvenir, il faut éviter de bâcler. Il faudrait que toutes les conditions soient rassemblées pour ce faire.

Qu’en est-il des produits audiovisuels?
C’est le même problème. Pour réaliser un travail de qualité, il faut une conjugaison d’efforts entre plusieurs professionnels. II faut aussi prendre du temps afin de pouvoir aboutir à des clips de qualité. Pour l’instant, nous sommes en train d’apporter les dernières retouches, avec mon producteur «Ifri-Music» à l’enregistrement des spectacles de 2007.
Je revoie régulièrement les enregistrements. En principe, leur sortie en CD ne saurait tarder.

Entretien réalisé par Aomar MOHELLEBI

Entretien avec Tassadit Yacine : “Jean Amrouche est présent au Sila, c’est bien, mais maintenant, c’est au public de l’honorer”

La Dépêche de Kabylie : Le journal de Jean El-Mouhoub Amrouche que vous avez édité est présent dans ce Sila.


Tassadit Yacine : Je suis d’abord heureuse d’être là. Je suis très contente que Jean Amrouche soit présent dans ce salon, donc dans son pays d’origine. Ce livre sort chez Alpha et j’espère simplement qu’il sera lu et largement diffusé.


Concernant son prix de vente, Alpha le propose durant ce salon pour 1 000 DA. Peut-on dire que vu son volume, son contenu et son importance, ce journal est accessible à tout le monde ?


Je ne connais pas le prix moyen du livre. C‘est vrai que c’est un gros livre, c’est vrai que c’est un gros travail et que le prix de 1 000 n’est pas trop cher. Mais, si on pouvait baisser encore un peu plus le prix, ce serait encore mieux, car le contenu de ce livre est indispensable à une diffusion la plus large possible.


Comment avez-vous fait pour ramasser tout ce trésor inestimable ?


Cela fait quand même longtemps que j’ai commencé à y travailler, une bonne quinzaine d’années. En fait, j’ai commencé par éditer Chants Berbères de Kabylie puisque la famille Amrouche m’avait remis les textes en Kabyle qu’il a fallu transcrire également en Français. C’est donc à cette époque que Pierre Amrouche m’a remis donc ce journal dans l’espoir de l’éditer un jour. C’est un manuscrit de 1000 pages qui nécessitait donc un travail énorme. Mais, dès le départ, nous avions décidé que le journal suivrait après Chants Berbères de Kabylie.


C‘était, en quelque sorte une manière de compléter ce que nous savons de Jean Amrouche.


Pensez-vous que la présence de Jean El Mouhoub Amrouche dans un salon officiel et institutionnalisé ouvrira la voie à sa réhabilitation ? Par exemple, la maison de la culture de Bgayet porte bien le nom de Taos Amrouche sans pour autant que cela soit officiel.

Je vais vous dire une chose : Il faut être positif car quand on fait un premier pas vers l’ouverture et la reconnaissance, je trouve que c’est bien car c’était un tabou qui est déjà levé que ce soit de manière officielle ou autre. Bon, concernant ce salon, la porte n’a pas été ouverte uniquement pour Jean Amrouche. En ce qui le concerne, il est présent et c’est bien comme ça, mais maintenant, c’est au public de l’honorer.


A propos de public, le journal de Jean El Mouhoub Amrouche est très attendu à Bgayet et vous êtes même demandé pour refaire un café littéraire et une vente-dédicace spécialement pour cela.


Je prends rendez-vous dès maintenant. J’aimerais bien venir à Bgayet avant la mi-décembre pourvu que l’on se mette d’accord à l’avance, c’est tout. En tout cas, si on arrive à faire une vente-dédicace à Bgayet, je serais très contente parce que j’aurai beaucoup de temps et cela me permettra même d’en parler avec des étudiants et universitaires aussi. Car il faut savoir qu’ici au SILA, il y a tellement de monde, de conférences et un programme très chargé et je n’ai pas assez de temps car le temps est limité.


Laissons donc le public découvrir Le Journal de Jean El-Mouhoub Amrouche. En attendant, avez-vous un message à transmettre aux Kabyles ?


Un message ? Oui : Il faut honorer la culture. Jean El Mouhoub Amrouche en fait partie et c’est tout un monde qu’il faut visiter.


Propos recueillis par A. S.

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