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mercredi 30 septembre 2009

Le parti d’Aït Ahmed fête son 46e anniversaire : Le FFS, de la lutte armée à Karim Tabou

Il suffit de peu pour que l’on réalise toute la résignation des partis traditionnellement ancrés en Kabylie. Comme le FFS, né d’une lutte armée menée par la Wilaya III historique contre le régime dictatorial de Ben Bella en 1963, dès lors, l’espoir était permis parmi les Algériens qui attendaient plus de liberté, d’épanouissements après la guerre de libération. Le rêve trahi, les regards se sont braqués vers Hocine Aït Ahmed et ses amis du FFS, nonobstant la création du PRS de Boudiaf et les autres tentatives oppositionnistes menées par des personnalités nationales. La Kabylie était désignée pour mener le combat !

L’espoir suscité par le FFS était telle une lueur dans un univers noirci par une dictature sans foi ni loi. Les principes révolutionnaires d’une Algérie libérée des jougs coloniaux, traînés dans la boue, une force d’opposition structurée était envisageable, même si elle est frappée d’interdiction d’activités, d’autant plus que les appétits des différents clans s’ouvraient pour la prise du pouvoir quitte à le faire avec la force.

Les militants ou les premiers martyrs de la démocratie de 1963 ont ouvert, dans le sang, la voie pour un combat de longue haleine, même si aujourd’hui, leur sacrifice semble être vain, vu les différentes prises de positions de leurs héritiers au sein du vieux parti de l’opposition. Cette défection commençait en réalité dès les événements de 1980. La naissance d’un mouvement culturel pour prendre en charg, d’abord la revendication identitaire et démocratique sonnait le glas de la main-mise du FFS sur toute revendication émanant, notamment de la Kabylie.

Les événements de Kabylie d’avril 1980 ont pu remodeler le paysage politique régional en introduisant la donne identitaire, même si le FFS l’a faite sienne depuis 1978, mais le MCB en a fait sa principale revendication et mission prioritaire pour toutes ses actions futures. La chape de plomb n’étant pas prompte à se briser, les Algériens réalisèrent quelques années après, soit en 1988, qu’une ouverture démocratique valait la peine d’être engagée. Le FFS n’étant plus l’unique interlocuteur de la région, une autre formation est mise sur pied par des militants venus de différents horizons, notamment du MCB et du RCD.

La création de ce parti a été ressentie comme une provocation. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, le FFS considère son frère ennemi comme un produit de laboratoire des services. Le semblant d’ouverture prônée par le pouvoir faute d’alternative fiable poussait les extrémistes religieux et le FIS à se tailler la part du lion dans les premières consultations pluralistes en Algérie. La répression ciblait le clan démocratique et les militants de gauche, les islamistes trouvaient en cette situation une bénédiction du pouvoir pour s’imposer contre leurs ennemis intimes ; les militants démocratiques de Kabylie.

Ce qui fut fait, l’armée décida d’interrompre le processus électoral pour ouvrir la voie aux alliances de tous genres. Réconciliateurs et thèses du “qui-tue-qui ?”, se coalisent avec le FIS, et de l’autre côté, les éradicateurs comme appui aux thèses du pouvoir.

Partis politiques de Kabylie, entre espoir et trahison

Décennie de terrorisme, la représentation politique partisane en Kabylie semble entamée sa décadence. La déconfiture des partis en Kabylie après tant d’espoir suscité est la résultante d’une gestion chaotique. Démissions en cascade, prises de positions contre nature, soutien aveugle soit au pouvoir, soit aux islamistes, déphasage de la réalité de la rue kabyle, une situation qui augurait des lendemains incertains. Il suffit que la Kabylie se réveille après l’assassinat de Matoub Lounes pour que les partis "kabyles" se "retirent" du jeu. Le Printemps noir serait le meilleur exemple pour dire toute la décrépitude de ces formations. La naissance d’un mouvement politique basé sur une structure sociale traditionnelle a balayé d’un revers de la main une existence de presque 40 ans pour le FFS et de 20 ans pour le RCD.

L’apparition de cette structure politique est tombée comme un cheveu dans la soupe de "nos" formation respectives.

Cette décadence n’est pas sans résultat sur la représentation partisane régionale. Ainsi, de nouvelles revendications prônant la prise en charge du problème kabyle sont assumées, à l’image de la revendication autonomiste recommandée par le MAK de Ferhat Mehenni, d’autres formations en gestation verront peut-être le jour.

Le FFS qui commémore son 46e anniversaire n’est pas loin de cette logique.

Lui qui est né d’une insurrection armée se retrouve aujourd’hui à gérer des défections internes provoquées essentiellement par le mauvais choix de représentation à l’intérieur de la maison FFS.

Syphax M.

Commémoration du 46e anniversaire du FFS : Marche hier à Tizi Ouzou sans l’aval des autorités

Près de 2000 personnes ont pris part à cette manifestation, qui n’avait pas obtenu l’aval des autorités. La procession, conduite par Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS, s’est ébranlée de la maison de la culture Mouloud Mammeri pour aboutir au cimetière de M’douha où une gerbe de fleurs a été déposée à la mémoire des martyrs du FFS tombés en 1963.

La marche était silencieuse, sans les banderoles habituelles du parti ; seul l’emblème national était brandi par le premier carré des marcheurs, essentiellement des membres de la direction du parti et des militants. Dans la matinée, Karim Tabbou avait animé une conférence à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Au côté de Lakhdar Bouregaa, ancien colonel de l’ALN et membre fondateur du FFS, il a rappelé les grandes dates qui ont marqué l’histoire et le combat politique du parti avant de développer d’autres points liés à la situation socioéconomique. « Tout a été fait pour faire disparaître le FFS, depuis sa naissance. Contrairement à quelques avis, notre parti a été un mouvement pacifique.

Mais par la volonté d’un pouvoir décidé à écraser tout le monde, le FFS a été contraint à la résistance, qui a abouti à l’assassinat de 400 de ses militants. » Evaluant l’Algérie post-indépendance, l’orateur dira que le peuple a eu droit, depuis 1962, à une succession de supercheries et de coups de force. Il n’a pas manqué d’égratigner le règne du président Bouteflika : « Dans cette même salle, il avait promis d’être au service de la jeunesse s’il venait à être réélu. Son premier mandat a été celui des hittistes (chômeurs), le second a produit une jeunesse terroriste et le troisième des harraga. De quelle jeunesse parle le Président ? Le système politique refuse de se conformer au contrôle démocratique.

Le premier magistrat du pays ignore les institutions, préférant passer les lois par ordonnance. » Le gouvernement, aux yeux de M. Tabbou, est incapable de provoquer le changement qu’il a tant fait miroiter au peuple. « Toutes les crises aboutissent à des dynamiques de changement. On finit par accorder des concessions, revoir sa stratégie de développement et de gestion. Ce n’est pas le cas chez nous. Le pays continue d’être otage d’une véritable organisation maffieuse. Notre gouvernement est incompétent.

Il ne peut rien prévoir, même à court terme. Le système refuse de se conformer au contrôle démocratique. » Sur un autre plan, l’orateur a mis en relief la paupérisation galopante des citoyens : « Durant le mois de Ramadhan, nous avons vu des familles entières faire la queue devant un restaurant de la rahma, rue Didouche Mourad, à Alger. » L’autre point abordé par M. Tabbou concerne l’émigration clandestine : « Nous ne voulons pas que notre pays devienne une caserne pour abattre en pleine mer des jeunes qui veulent rejoindre l’autre rive de la Méditerranée.

Au lieu de régler leurs problèmes, le pouvoir a préféré criminaliser la harga. » Lakhdar Bouregaa, ancien colonel de l’ALN, a déploré dans son intervention le « détournement » des idéaux et des acquis de Novembre 1954. « La Révolution appartient à ceux qui l’ont faite et non à ceux qui viennent en dernier pour la récupérer », a-t-il dit en substance. Une médaille de mérite et un diplôme lui ont été remis par M. Tabbou à la fin de la rencontre.

Par Ahcène Tahraoui

Wilaya de Tizi Ouzou : Inscription d’un nouveau barrage hydraulique

Selon les prévisions des responsables de l’hydraulique, d’ici juillet 2010, l’alimentation en eau potable dans la wilaya de Tizi Ouzou sera considérablement prise en charge.

A en croire les responsables du secteur de l’hydraulique, les habitants de la wilaya de Tizi Ouzou ne devront pas endurer plus longtemps les pénuries en eau potable. Tizi Ouzou sera dotée d’un second barrage d’une capacité de 150 millions m3. L’infrastructure qui sera érigée à Souk T’lata dans la commune de Tadmaït, est le deuxième grand barrage après celui de Taksebt (170 millions m3) dans la même région.

Le barrage de Souk T’lata compte parmi les trois barrages projetés dans le cadre du plan quinquennal 2009-2014, aux côtés des barrages de Souk Ahras et celui de Boumerdès. L’infrastructure alimentera plusieurs communes situées dans le sud de la wilaya de Tizi Ouzou et une partie de la wilaya de Boumerdès. Par ailleurs, le coup d’envoi des travaux d’adduction des communes de Fréha, Azazga et le flanc nord de la wilaya de Tizi Ouzou à partir du barrage de Taksebt, a été donné-symboliquement-par le ministre des Ressources en eaux, lors de sa visite dans la wilaya avant-hier.

A signaler que les travaux sont déjà entamés. Selon les prévisions des responsables de l’hydraulique, d’ici juillet 2010, l’alimentation en eau potable de la wilaya de Tizi Ouzou sera considérablement prise en charge, notamment avec l’achèvement du barrage Koudiet Acerdoune (640 millions m3) situé à Kadiria dans la wilaya de Bouira, dont la réception est prévue pour mars 2010. Ce dernier alimentera 10 communes du sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Et ce, en plus de l’apport du barrage Souk T’lata.

Techniquement, le projet d’adduction des eaux de Taksebt vers le versant nord et nord-est de la wilaya couvrira 8 communes et une population de 140 145 habitants, notamment les localité de Boudjima, Tigzirt, Iflissen, Agrib, Akerrou, Azeffoun, Aït Chaffaâ et Zekri.

Ainsi, 21 000 m3 d’eau seront pompés chaque jour de la station de traitement de Talla Bounane d’une capacité de 605 000 m3/jour à plein régime. Arrêté initialement à 14 mois, le délai de réalisation de ce programme est revu à la baisse. Ainsi, les responsables du secteur tablent sur un délai allant de 6 à 7 mois, (soit la réception de l’ensemble des ouvrages en mars ou avril 2010).

Le plan prévoit la réalisation de 10 réservoirs de différentes capacités de stockage (entre 10 000 m3, 5000 m3 et 1000 m3) ainsi que la pose de 104 200 m de canalisations de différents diamètres. Quant à la ville côtière de Tigzirt, celle-ci connaît une nette amélioration en alimentation en eau potable.

Et ce, depuis la réfection de la conduite d’adduction destinée au village Tifra, selon l’ADE. S’agissant de la station de dessalement de Tassalast, qui alimente seulement le chef-lieu de la commune de Tigzirt, l’ADE assure qu’elle parvient aisément à remplir les réservoirs de la ville. Cependant, et après l’achèvement des travaux de réfection de la conduite d’aspiration d’eau de mer, la production journalière atteindra les 2500 m3, au lieu de 1700 m3/j actuellement.

Par Nordine Douici

mardi 29 septembre 2009

Mohamed Younsi, ancien joueur et dirigeant de la JSK : “La JSK ne doit pas être un fonds de commerce”

Il fait partie de la génération qui a offert à la JSK son premier titre de championnat comme joueur, mais il a aussi contribué à d’autres consécrations du club dans le staff technique pendant 15 ans. Mohamed Younsi nous parle aujourd’hui de son passage au club du Djurdjura.

La Dépêche de Kabylie : Pour commencer, présentez-vous à nos lecteurs ?

Mohamed Younsi : Je suis né a Tigzirt-sur-Mer en 1952, mais je suis venu très jeune à Tizi Ouzou, pour rejoindre mon oncle, donc j’ai grandi dans le quartier des Genêts, où j’ai été inscrit à l’école, mais aussi mes débuts dans le football, puisqu’on jouait à l’époque au quartier.

Comment avez-vous intégré la JSK ?

Je vous disais tout à l’heure que j’ai commencé à taper dans le ballon très jeune dans mon quartier, alors en 1968, le défunt Hadj Abtouche est venu me solliciter pour rejoindre les cadets de la JSK. Puis, j’ai rejoint les juniors peu de temps après, et ensuite j’étais promu en seniors alors que je n’avais que 17 ans à peine.

Vous avez rejoint l’équipe seniors très jeune. Avez-vous trouvé des problèmes d’adaptation ?

Au contraire, le point fort de la JSK de l’époque était justement, cet esprit de famille qui y régnait. Pour nous les jeunes, les anciens sont des symboles, car eux aussi nous facilitaient la tâche, en nous donnant des conseils et des orientations. A notre époque, il n’existait pas de clanisme, tous étaient égaux. Il y avait aussi pas mal de joueurs que je connaissais avant, à l’image de Meghrici, Baïleche, Makri… qui ont fait le même lycée que moi. A l’époque, on avait même une grande équipe au sein de notre établissement scolaire.

Vous souvenez-vous de votre premier match en senior ?

Absolument ! Je me souviens qu’il y avait une défection au niveau de l’effectif, donc j’étais convoqué pour jouer un match du championnat contre le Mouloudia d’Alger au stade de Bologhine. Malheureusement, on avait perdu par deux buts à zéro. A l’époque, on était tellement attaché aux couleurs du club que quand on perdait un match, on se sentait abattus. A l’époque, j’étais lycéen au lycée Amirouche de Tizi Ouzou, alors que tous mes camarades sortaient à la récréation de 10 h pour s’amuser, moi, je restais tout seul dans la classe abattu par cette défaite, contrairement à ceux de nos jours, où on voit des joueurs rire quand ils ratent des penaltys.

Votre passage à la JSK coïncide avec le premier titre du club, racontez-nous l’ambiance justement de ce premier titre du championnat ?

C’était une joie indescriptible, non seulement, on a réussi à décrocher le premier titre dans l’histoire du club, mais il y avait aussi cette satisfaction de réussir, car à l’époque, la JSK représentait une identité, et toute la région était derrière nous, en plus de cela, on s’est sacrifiés pour atteindre ce stade, car la JSK était un club à battre. On nous attendait à chaque tournant, c’est justement ce défi à relever qui avait fait notre force. On jouait pour les couleurs du club, d’ailleurs, après chaque match, on sortait avec trois à quatre joueurs blessés, la preuve qu’on se donnait à fond sur le terrain. Sincèrement, on avait vécu des moments exceptionnels.

Malgré toutes les difficultés, vous avez réussi à décrocher le titre devant des grandes équipes de l’époque, à l’image du Mouloudia et du CRB, quels sont les secrets ?

Tout d’abord, il y avait cette rage de vaincre et l’amour des couleurs du club et cela, sans oublier, bien sûr, le grand travail accompli par l’équipe dirigeante. Déjà, dans les années 1970, il y avait des semi-professionnels, c’était justement grâce au bon encadrement de la direction, et à sa tête, le défunt Abdelkader Khalef qui a su jeter les bases de la JSK, mais aussi de l’entourage du club que les gens ont tendance à oublier. Etant témoin de l’époque, je peux citer des hommes qui ont travaillé dans l’ombre et qui ont contribué à notre réussite. Je n’oublierai jamais Boukhalfa Oul Hamouda, Amar Zgrourn, Mouloud Aïnouz, Hacene Hamoutène, Lounès Farradji, Hadj Oumnia, tous ces gens-là, ont fait partie du bureau du défunt Abdelkader Khalef et ils ont beaucoup donné à la JSK. D’ailleurs, je profite de l’occasion pour leur rendre un grand hommage.

Vous avez vécu beaucoup de bons moments avec la JSK, quels sont ceux qui vous sont restés en mémoire ?

C’est incontestablement le premier doublé remporté en 1977. On a réussi dans des conditions très difficilesbien que l’équipe soit renouvelée. On faisait une osmose entre les anciens et les nouveaux, mais je reviens toujours sur l’esprit familial et surtout les qualités morales des joueurs. La plupart étaient des intellectuels, et quand il y a un bon cadre organisationnel qui vous permettait de vous exprimer, vous réussirez sûrement, donc le premier doublé a été arraché difficilement mais réussi avec le travail et l’honnêteté de tout le monde.

Qui est l’entraîneur qui vous a le plus marqué durant votre carrière ?

En catégorie de jeunes, il y avait le défunt Hacène Hamoutène, il était comme un père, c’était quelqu’un qui avait beaucoup donné à la JSK, il entraînait toutes le catégories de 8 h à 20h. En seniors, j’étais marqué par Popesco, c’était un grand monsieur. Il était ancien colonel de l’armée en retraite, il nous donnait des conseils comme s’il parlait à ses propres enfants.

Vous avez mis un terme à votre carrière juste après le doublé, bien que vous fussiez jeune et vous puissiez encore donner au club, quelles sont les raisons de ce départ ?

Effectivement, j’ai arrêté de jouer en 1978, soit à l’âge de 26 ans. Mais je ne pouvais plus continuer à cause de la blessure que j’ai contractée au niveau de la rotule, ce qui m’a obligé à rester neuf mois dans le plâtre. Après, j’ai repris un peu, mais, j’ai décidé d’arrêter complètement vers la fin de l’année 1978.

Après votre retraite comme joueur, vous avez entamé directement une carrière d’entraîneur ?

J’ai intégré le staff technique de la JSK dans les catégories jeunes, avec Yousfi et Aimane, juste après avoir terminé ma formation. Un poste que j’avais occupé pendant presque 15 ans, j’étais aussi adjoint de Benzekri en 1992, quand on a remporté la coupe d’Algérie. J’ai mis aussi en place, la structure de fonctionnement des catégories de jeunes avec l’accord de Mahiedine Khalef qui était DTS et Zywotco. Je pouvais servir le club davantage, malheureusement en 1992, je l’ai quitté parce qu’ils ont décidé de m’enlever du staff sans demander mon avis, donc ils m’ont reversé dans mon ancien poste, c'est-à-dire, dans les catégories de jeunes et j’étais DTS en plus d’entraîneur juniors. Alors j’ai quitté le club pour rouler ma bosse un peu partout, à Azzazga, Draâ-Ben-Khedda, les Issers, Zemmouri, Tizi Rached, où j’ai assuré cinq accessions. En 2007, j’ai complètement arrêté la carrière d’entraîneur et actuellement, je suis conseillé pédagogique au niveau de la Direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Tizi Ouzou.

Comment jugez-vous votre passage à la JSK ?

Il ne faut pas que la JSK soit utilisée comme un fonds de commerce. Les gens vous disent que moi, j’ai fait plus que d’autres, ou bien, j’aime la JSK plus que l’autre. Nous, on a eu cette chance de vivre à la JSK. On n’a fait que notre devoir, on a servi le club et on était honnête parce que la JSK était notre deuxième famille. En contrepartie, la JSK nous a donné aussi beaucoup de choses, sur le plan social ou professionnel et personne ne doit le nier, au contraire, c’est grâce à la JSK que nous nous sommes fait des noms aujourd’hui, il ne faut pas être ingrats vis-à-vis du club.

Un dernier mot pour conclure...

Je profite de l’occasion pour rendre un vibrant hommage à tous les hommes qui ont contribué à faire de la JSK ce qu’elle est devenue aujourd’hui, je souhaite aussi un prompt rétablissement à notre collègue et frère Kamal Aouis qui se trouve actuellement en France pour des soins Je dirais qu’à notre époque, il y avait une communion entre les joueurs, les dirigeants et le public. C’est une chose qui a disparu malheureusement de nos jours. Certes, il y avait un bouleversement dans la société, mais il faut admettre que le football n’est qu’un jeu, il faut justement accepter la culture de l’échec, comme on accepte la victoire. Quant aux supporters de la JSK, je leur dirais qu’ils doivent agir positivement, ils doivent soutenir leur club dans les moments difficiles, car je ne vois pas l’utilité d’un supporter s’il n’est pas là quand son club traverse des moments difficiles.

H. O.

dimanche 27 septembre 2009

RACHID ZENIA : Sur les traces de Si Moh

Tout le monde s’accorde à dire que la chanson kabyle est en train de vivre des moments de crise inédits depuis son éclosion dans les années soixante dix. Jamais, la chanson kabyle n’a enregistré un vide aussi béant que celui de ces dernières années, à telle enseigne que les seuls succès sont les chansons de fête qui ne vivent que le temps d’une saison.

Des chansons thématiques, il n’y en a presque point. La musique recherchée, les textes élaborés, les belles voix, désormais la chanson kabyle n’en rencontre que peu. C’est pourquoi quand un jeune talent émerge, cela constitue plus un événement qu’une surprise. Le cas de Rachid Zenia est atypique. D’abord par une humilité déconcertante pour son jeune âge.

Cet artiste de la région de Tigzirt-sur-mer (wilaya de Tizi Ouzou) n’a pas jugé utile de mettre sa photo sur la jaquette de son premier CD. Il a préféré une caricature. Donc, point de narcissisme comme en sont atteint la majorité des artistes de nos jours, plus préoccupés par leur look que par la consistance des chansons qu’ils proposent aux mélomanes. Rachid Zenia est un jeune homme timide et talentueux qui préfère s’investir dans l’art. Un chemin qu’il n’ignore pas sinueux mais qui le passionne plus que tout.

Sa musique n’est donc pas un bruit. Rachid Zenia s’inspire carrément de la musique classique universelle. Son idole et modèle est le non moins discret Si Moh. D’ailleurs, on ne peut éviter de faire le lien avec l’absence de la photo de Rachid Zenia sur la jaquette.

Le chanteur Si Moh qui n’est plus à présenter est aussi connu pour son caractère effacé. On ne croise sa photo nulle part. Pourtant, il a marqué l’art kabyle par des chansons indélébiles. Le premier album de Rachid Zenia est riche de huit chansons. Les thèmes qu’il aborde sont diversifiés. Il chante sur le vécu, l’amour, surtout l’amour comme tous les jeunes qui n’ont pas encore découvert que ce sentiment n’est qu’illusion. Celui qui sera curieux de découvrir ce jeune artiste pourra déguster les chansons: Ayen iâedan, Achehal i hekugh, Ddnunit iâazlen, Tafat iw, Imghiw, Afenan, Ur nuyis et Ighav.

Cet album dégage beaucoup d’espoir comme l’exprime la septième chanson. C’est que Rachid Zenia est à un âge où l’espoir et le rêve sont encore permis. L’album est produit par Casbah Editions. Plusieurs musiciens talentueux ont prêté main forte à Rachid Zenia, à l’instar de Rachid Djouad, Boudjelida, Moh Sorecal, Hichem et Farid Yamani.

Rachid Zenia veut avancer sur le chemin de l’art. Le fait qu’il soit un artiste pas comme les autres qui sort de l’ordinaire, rend son voeu réalisable. Mais pour cela, il lui faudra beaucoup de persévérance.

Aomar MOHELLEBI

Arezki Aboute prépare la suite de ses mémoires

Après la sortie du tome I de ses mémoires, le militant de la cause berbère, Arezki Aboute, est en train d’apporter les dernières retouches au tome II.

Selon le désormais écrivain, rencontré à Tizi Ouzou, la semaine dernière, il s’agira de revenir sur les événements ayant suivi le Printemps berbère, notamment les événements de 1985. Durant cette année, pour rappel, plusieurs arrestations ont été effectuées dans les rangs des militants de la cause amazighe et des droits de l’homme.

L’auteur qui a séjourné à la prison de Lambèse revient dans son ouvrage sur ces souvenirs douloureux. Arezki Aboute promet d’être fidèle aux faits tels qu’ils se sont réellement déroulés. Dans le premier tome de ses mémoires, publié un peu moins d’une année, à compte d’auteur, Arezki Aboute raconte sa version des événements du Printemps berbère de 1980. Il revient sur les circonstances de son arrestation, mais aussi sur la période d’incarcération où il dit avoir vu de toutes les couleurs.

Arezki Aboute ouvre la brèche pour l’écriture de l’histoire du combat identitaire amazigh en Algérie. Une page où beaucoup de choses restent encore à dire et de nombreuses zones d’ombre sont à élucider. Jusque-là, toutes les versions qu’on raconte de ces événements se ressemblent.

Toutefois, en discutant avec des militants ayant vécu de près ces événements, on se rend compte que beaucoup de choses restent obscures. Les témoins oculaires de cette page d’histoire sont les mieux indiqués à même de livrer tous leurs secrets. Arezki Aboute, l’un des 24 détenus de 1980, a fait un premier pas. Y en aura-t-il d’autres?

Aomar MOHELLEBI

ABDENNOUR ABDESSELAM : Si Mohand et Baudelaire sur la balance

L’idée de comparer l’oeuvre poétique de Si Mohand Ou Mhand avec celle du poète français est sans doute originale, mais en quoi peut-on faire le parallèle entre ces deux poètes?

Abdennour Abdesselam y répond dans un livre intitulé Si Mohand en Kabylie et Baudelaire en France. Le choix de ces deux poètes est sans doute motivé par le fait qu’ils aient cassé des tabous et non des moindres. Les deux ont vécu en marge de la société. Il s’agit aussi de deux poètes contemporains. Selon Abdennour Abdesselam, plusieurs aspects communs ont marqué la vie des deux poètes. Ils ont tous les deux chanté l’amour, le vin, l’ennui, le désarroi, les remords, l’angoisse, la souffrance, la contestation, etc. D’autre part, Si Mohand et Baudelaire étaient, tout deux, des anticonformistes face aux règles établies par l’ordre en place et ils se sont fait seuls dans les tumultes de la vie. Tout jeunes, la vie les éprouva durement, d’abord par le fait d’avoir perdu leurs parents étant enfants.

«Le poète dans la société occidentale a joué le rôle d’´´écrivain public´´ tandis que dans les sociétés à tradition orale, comme c’est le cas de la société kabyle, le poète a été la voix des siens. L’écriture et l’oralité sur ce genre précisément, ont joué le même rôle. C’est là un autre point commun aux deux poètes: celui d’avoir été au service de leurs sociétés respectives», explique Abdennour Abdesselam, auteur de nombreux ouvrages dans le domaine de la culture berbère. Le livre en question rappelle certains faits marquants de la vie de Si Mohand et de celle de Charles Baudelaire. Ainsi, ce dernier après avoir subi une véritable inquisition, est condamné par la justice française, en 1856, pour atteinte aux bonnes moeurs. Le poète n’est réhabilité qu’après un siècle plus tard. En revanche, Si Mohand a été consacré par les siens.

A travers son livre, Abdennour Abdesselam nous fait voyager dans la Kabylie de l’époque de Si Mohand et dans la France du temps de Baudelaire. L’ouvrage est organisé en plusieurs chapitres qui rendent la lecture agréable: répercussions de la poésie d’amour de Baudelaire, chronique d’un bouquet de poèmes condamnés, Charles Baudelaire réhabilité, les poèmes sur lesquels Baudelaire avait été condamné, thématique poétique kabyle avant la conquête coloniale et après, le chant de l’amour dans la société kabyle, répercussions de la poésie d’amour de Si Mohand, joutes oratoires d’amour, etc.

Comme on pourrait le constater, le livre de Abdennour Abdesselam est l’occasion de replonger dans la poésie aussi bien kabyle que française représentée par l’un de ses plus grands poètes: Charles Baudelaire.

A la sortie de son livre en France, Les Fleurs du mal, celui qui est devenu la création de la nouvelle poésie française n’a pas échappé aux foudres des critiques et de la presse. Le journal Le Figaro a écrit au sujet des Fleurs du mal: «Ces fleurs s’épanouissent, mais sur un fumier.» Aussi virulente, La Revue des deux mondes commente la sortie du recueil: «Que serait une société, que serait une littérature qui accepterait M.Charles Baudelaire pour leur poète?» Un autre commentaire acerbe, écrit par un certain Gustave Bourdin: «Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l’esprit, à toutes les putridités du coeur... rien ne peut justifier un homme de trente ans d’avoir donné la publicité du livre à de pareilles monstruosités.»

Dans la deuxième partie du livre, on découvre le contexte que représente la société kabyle prenant alors connaissance des poèmes de Si Mohand, qui lui, n’a pas vraiment fait l’objet de critiques aussi dures pour une multitude de raisons. Abdennour Abdesselam se demande: «Comment peut-on expliquer ou même imaginer qu’un poète comme Si Mohand, qui a fait dans un verbe plus que sensuel, sur le vif, l’ardent et le frétillant de la langue et pour son époque, ait été célébré déjà de son vivant et jusqu’à nos jours encore.» Au sujet de la société kabyle, l’auteur cite Mouloud Mammeri qui répond dans son livre Issefra de Si Mohand: «Il n’y a pas de cloisons, de tabous sociaux; tout le monde fréquente tout le monde.»

Dans le livre de Abdennour Abdesselam, le lecteur peut retrouver, dans leur intégralité, les poèmes de Si Mohand et ceux de Baudelaire que l’on qualifierait de plus osés, comme Les Bijoux, Lesbos, A celle qui est trop gaie, Femmes damnées, Les métamorphoses du vampire.

Aomar MOHELLEBI

Le challenge de la modernité politique et du développement économique

Les dernières informations semi-officielles rapportées par la presse relatives au nouveau découpage administratif en préparation au niveau du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales n’ont charrié jusqu’à présent ni des commentaires qui puissent baliser et encadrer le sujet ni une quelconque ‘’exégèse’’ des spécialistes de l’aménagement du territoire et de l’économie. Ce déficit de débat aurait-t-il une relation directe avec la durée-jugée sans doute trop longue- que risque de prendre la mise en application de ce projet ? En effet, Yazid Zerhouni n’a pas fait mystère de la volonté des autorités politiques du pays de renvoyer l’entrée en vigueur des nouveaux codes de la commune et de la wilaya à l’échéance de 2012 de façon à ce que la mise en application de ces deux importants textes coïncide avec le renouvellement des assemblées locales (APC et APW). À ce rendez-vous électoral, le département de l’Intérieur serait tenté aussi d’imbriquer le nouveau découpage du territoire et probablement une nouvelle mouture du code électoral.

Lors la présentation du plan d’action du gouvernement en mai 2009 devant les députés de l’Assemblée nationale et des sénateurs du Conseil de la Nation, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ne semblait pas être ‘’emballé’’ par la mise en place immédiate d’un nouveau découpage administratif du territoire national même si, au cours des développements qu’il donna aux problèmes économiques, institutionnels et sociaux, il en vint à remettre en cause l’actuelle division du territoire avec l’excès de centralisation qu’elle traîne. Par-delà les politiques sectorielles strictes portées par des visions obérées d’une certaine étanchéité, la réhabilitation des institutions, de l’administration des territoires, la gestion rationnelle des ressources et la conduite des politiques publiques requièrent beaucoup plus d’imagination, de compétence et de liberté d’initiative. Des problématiques sectorielles, territoriales ou de développement humain nous conduisent immanquablement à une problématique générale qui est celle de l’État, de ses missions et de ses attributions où sont convoqués, pour l’étude, les institutions politiques de l’État, les élus et les assemblées où il siègent, la Fonction publique, la stratégie industrielle, l’École, l’Université, la formation et la reproduction des élites, le monde de l’entreprise, la politique de la jeunesse, la gestion des territoires,…etc. La “cartographie’’ des problématiques de la collectivité nationale, dans les positions relatives qu’elle prend par rapport à la division du territoire, peut aboutir à un jeu de superposition, de recoupement partiel ou d’imbrication. Le mode d’articulation entre ces deux outils s’exprime par des assises institutionnelles où la structure verticale/pyramidale traditionnelle perd de plus en plus de terrain face aux structures horizontales inter-dynamiques et interactives. La modernité politique et la bonne gouvernance- qui supposent promotion de la citoyenneté, consécrations des libertés et développement économique et social- sont à ce prix. Tout retard d’imagination et d’initiative dans les domaines de la décentralisation, de l’aménagement du territoire et de la gestion rationnelle des ressources affectera durablement les chances de progrès et de sortie du cercle du sous-développement de notre pays.

Des entités territoriales et des contraintes

Les concepteurs du nouveau découpage territorial ont préféré faire passer les nouvelles entités par une période de transition où elles prendront le nom de wilayas déléguées. Leur gestion sera assurée par un wali déléguée assisté par les directions techniques et le wali de la circonscription-mère. En abordant le sujet en mai dernier devant l’APN, le Premier ministre montra certaines appréhensions quant à la faisabilité du projet dans l’immédiat en raison des dépenses budgétaires qu’il ne manquera de générer: multiplication des agents et cadres de l’État, nouvelles infrastructures, inflation des budgets de fonctionnement et d’équipement,…Pour l’instant, et contrairement aux déclaration de Yazid Zerhouni faites en 2007 où il parlait d’une norme démographique- plus de 300 000 habitants- qui fixerait le territoire de la wilaya-, l’on semble s’acheminer vers un compromis de wilayas-déléguées pour une période probable de cinq ans. Le président de la République avait déjà abordé le sujet en 2008 et avait appelé à rompre avec le jeu de complaisance et les accès de subjectivité dans la nouvelle approche de la configuration du territoire national. D’après lui, seuls les critères objectifs- en relation avec la démographie, l’économie et le territoire- devraient prévaloir. Ces appréhension sont légitimement fondées puisque les expériences post-indépendance de 1974 et 1984 ne sont pas les meilleures voies ou les parfaits modèles en la matière. Le schéma en préparation au département de l’Intérieur pourra-t-il prendre en considération les propositions de la Commission des réformes des structures de l’État- animée par Missoum S’bih au début des années 2000- en matière de décentralisation ? En évoquant la typologie des six wilayas historiques, Salah Boubnider, ancien colonel de la Révolution, suggéra d’aller vers plus de décentralisation pour asseoir une véritable démocratie. Une chose est certaine : dans la configuration actuelle des structures de l’État- caractérisée par une patente asphyxie centralisatrice-, ni l’économie du pays, ni la gestion des affaires administratives, ni la société ne trouvent réellement leur compte. Partout dans le monde, la gestion centralisée a montré ses limites, et la meilleure solution est d’anticiper les changements pour ne pas avoir à les subir de façon douloureuse, voire dramatique, dans les émeutes, le désordre et l’anarchie. Le diagnostic des dysfonctionnements de l’administration algérienne s’était focalisé un moment sur certains symptômes extérieurs : inflation du personnel, bureaucratie et archaïsme des méthodes de travail. La Commission S'bih, pour se pencher sur les problèmes de l'administration et de l'État, est allée plus loin dans ses investigations en faisant état de la médiocrité de l’encadrement, de l’inefficacité des méthodes de travail, du manque d’adéquation entre la formation scolaire et universitaire avec les véritables missions de service public et de puissance publique et, enfin, des incohérences et travers générés par l’hypercentralisation des pouvoirs de décision aggravés par une division déséquilibré du territoire. C’est apparemment au compte-goutte et de manière sélective que le gouvernement “glane’’ dans ce fameux rapport pour annoncer, par intermittence, des mesures qui sont encore loin de répondre aux besoins des défis qui se posent à l’administration algérienne. Et pourtant, cela est connu à travers tous les pays du monde, aucune réforme économique n’est susceptible de s’imposer ni, a fortiori, d’avoir le souffle long sans une administration compétente, efficace, décentralisée et ouverte sur les méthodes modernes de gestion.

Actuellement, un grand nombre de problèmes de développement vécus par les wilayas et les communes d’Algérie tirent leur origine de l’excessive centralisation des institutions et des distorsions en matière de découpage administrative. De vieux conflits tribaux ont dégénéré en assauts armés- exemple de la commune de Aïn D’hab au sud de Tiaret frontalière avec la daïra d’Aflou (wilaya de Laghouat)- suite à un découpage qui ne prend pas en compte la composante humaine, les anciens partages des zones de parcours et d’autres réalités sociologiques ou économiques de la région.

Un legs colonial prolongé par le clientélisme rentier

La montée en puissance des pouvoirs centraux qui entraînent la ‘’périphérie’’ dans un processus d’allégeance et de centralisation est due à plusieurs facteurs : géographiques, politiques, rapport de force entre les classes sociales, maturité des luttes sociales, nature et degré de perfection des forces productives,…etc. Si, chez les nations européennes, la centralisation et son corollaire, le jacobinisme, sont en relation avec la révolution industrielle et la chutes des monarchies ayant accompagné le siècle des Lumières, les pays anciennement colonisés doivent cette forme d’organisation de l’État d’abord à l’héritage colonial et ensuite à une gestion monopolistique des indépendances par les élites politiques issue des indépendances.. La nécessité de disposer de matières premières pour leur propre développement a poussé les États européens à coloniser les pays du Sud en y installant une administration coloniale calquée sur leur propre modèle. Pis, pour le cas de l’Algérie qui a subi une colonisation de peuplement, il ne s’agissait même pas de calquer le modèle français, mais de le prolonger et de donner de nouveau territoires à son autorité. Après la défaite de l’Émir Abdelkader en 1843, le territoire algérien sera organisé en trois départements français : Alger, Oran et Constantine. Seuls les colons obtiennent une représentation au Parlement. Les lois du senatus-consult et la loi Warnier exproprient les Algériens de leurs terres et disloquent les tribus à partir de 1863. L’autonomie financière accordée à l’Algérie en 1900 ne changea rien au caractère centralisé de la colonie qui restera sous l’emprise totale de la métropole. Le renforcement de la centralisation du pays au cours du 20e siècle était aussi dicté par la volonté de contenir et de réprimer le Mouvement national qui a commencé à se structurer à partir de 1926 (ENA). Après l’Indépendance, le nouveau pouvoir algérien n’a fait que reproduire le schéma de la puissance coloniale avec des slogans symétriquement équivalents : un seul peuple, une seule langue, un seul territoire. La centralisation à outrance de l’État algérien, outre qu’elle se trouve être un héritage colonial, trouve ses défenseurs zélés parmi les sphères décisionnelles entendu qu’elle est conçue comme un instrument de gestion de la rente et de la société. L’enjeu de pouvoir que représente la centralisation est d’autant plus grand que la processus de la rente énergétique commençait à s’installer durablement dès le début des années 70.

Dans la foulée de ce qui était considéré comme une économie “socialiste’’, l’État était devenu un makhzen distributeur de rentes et de privilèges, créant ainsi une clientèle en ville et en province capable de “pacifier’’ et de soumettre à allégeance le reste du pays. Ce consensus rentier, géré au jour le jour par une caste se réclamant du parti unique, a fini par vider les énergies créatrices du pays de leur substance en subventionnant la consommation via l’importation au détriment de l’investissement et de la production. Ces errements, qui vont à contre-sens de la logique économique et de l’émancipation citoyenne vont connaître leurs limites dans l’impasse d’Octobre 1988 qui a vu la jeunesse remettre en cause le paternalisme politique d’une gérontocratie désuète et réclamer des réformes où l’individu, le citoyen et la communauté tout entière trouveraient leur place, s’épanouiraient et accéder à la modernité politique.

Logique pyramidale et centralisation asphyxiante

Le modèle économique et social, inspiré par le jacobinisme stérilisant en vogue pendant les trois premières décennies après l’indépendance, a valu au pays errements et impasses. La centralisation à outrance du pays s’est matérialisée par une planification uniformisante et standardisée (plans quadriennaux et quinquennaux) ignorant les diversités naturelles, humaines et sociologiques de l’Algérie. Le concept d’“équilibre régional’’ qui était alors en vogue, non seulement n’avait pas de prolongement sur le terrain, mais, même du point de vue conceptuel, il se trouve dépassé par les notions d’aménagement scientifique du territoire basé sur des unités écologiques homogènes et des groupements de régions répondant à des critères géographiques et stratégiques précis. De même, cet état de fait est soutenu par le processus de prise de décision qui répond à une logique pyramidale descendante, allant du ministère jusqu’aux entités minimales de gestion, à savoir les communes. Une hiérarchie infaillible est ainsi instaurée sans aucune intermédiation autonome à même de faire valoir les spécificités régionales en matière de développement ou d’administration. La planification économique et la centralisation administrative étaient d’une telle raideur et d’une telle rigidité qu’elles ont tenté d’annihiler toute diversité naturelle ou humaine des territoires composant la république.

L’établissement des sociétés nationales obéissait au même schéma uniforme qui faisait irradier leurs directions générales sur l’ensemble du territoire national. «Une réflexion sur la décentralisation est indissociable d'une réflexion sur l'organisation des pouvoirs. Rompant avec le modèle de l'État centralisé, la décentralisation implique, en effet, une nouvelle distribution des pouvoirs. Le modèle de l'État centralisé qui s'est longtemps imposé dans notre pays repose d'abord sur l'idée selon laquelle l'État est seul à même de définir l'intérêt général et d'arbitrer entre celui-ci et les intérêts particuliers. L'État se voit reconnaître un rôle exclusif pour structurer et coordonner les activités de la société. De cette conception du rôle de l'État, découle le pouvoir de contrôle a priori qu'il doit exercer sur toute initiative afin d'assurer la conformité des initiatives à l'intérêt général et leur uniformité sur l'ensemble du territoire. En découlent également le pouvoir d'arbitrage qui lui est octroyé afin de veiller à l'égalité entre les citoyens, ainsi que le pouvoir d'expertise qu'exerce territorialement l'administration de l'État. La décentralisation, au contraire, doit permettre aux collectivités locales de disposer d'une certaine liberté de décision pour définir les normes de leurs actions et les modalités de leurs interventions. Elle traduit donc un nouvel équilibre dans la répartition des pouvoirs», note un document de vulgarisation sur la décentralisation publié par le Sénat français. Le nouveau projet de découpage du territoire annoncé par le Premier ministre devant les députés contribuera-t-il à asseoir une décentralisation à la mesure des défis de l’étape de développement de notre pays ?

Ressources humaines et mécanique institutionnelle : le flou artistique

Les instituions- qu’elles soient politiques, administratives ou techniques- ne sont jamais des coquilles vides ou de froides mécaniques qu’on peut juxtaposer ou ordonner selon le bon vouloir d’un homme ou d’un staff réduit. Pourtant, pendant l’euphorie socialiste, les institutions algériennes n’étaient pas loin de ce schéma qui portait en lui sa propre contradiction. Sa remise en cause depuis le début de l’ère pluraliste ne fait que continuer et s’affirmer davantage. Outre le positionnement des structures, les termes du débat touchent particulièrement la composante humaine et les missions de ces institutions. L’exemple du flou artistique qui persiste sur la qualité et les mission des élus (APC, APW, APN, Conseil de la Nation) est un bel exemple. En effet, la relation entre l’administration et les élus n’a pas encore bénéficié d’une confiance et d’une sérénité qui donneraient l’image que c’est la même finalité qui est recherchée par la jonction de ces deux segments de la société, à savoir le bien public. L’épisode complexe des maires FIS, remplacés après janvier 1992 par des délégués exécutifs désignés par l’administration, a imprimé sa part de défiance et de relation tendue entre les élus et le reste du corps administratif. Presque toutes les timides tentatives initiées par certaines institutions nationales pour décentraliser leurs services se sont soldées par un patent échec. Ce sont généralement des actions isolées dont la réussite dépend, en réalité, de tout un écheveau de structures qui ne leur ont pas emboîté le pas. Moralité de l’histoire : la décentralisation-et la leçon a acquis sa part d’universalité- est un tout indivisible qui agit sur les institutions et les territoires. Même si des associations (sociales, culturelles, de défense de l’environnement,…) ont, par-ci par-là, essayé de s’impliquer dans la gestion de la cité et de peser un tant soit peu dans les décisions relatives à la vie des citoyens, le résultat demeure mitigé face à une mécanique bureaucratique solide et solidaire. Quelle que soit, en fait, l’initiative citoyenne et quelles que soient les bonnes intentions qu’elle véhicule, elle finira par ‘’télescoper’’ inévitablement la raideur et les rigidités de l’État hypercentralisé, un État que le philosophe Thomas Hobbes a qualifié, en 1651 déjà, de “Léviathan des temps modernes’’. Même si les textes fondamentaux du pays réservent la place qui leur sied à la commune-première cellule de la pyramide institutionnelle et unité minimale de la gestion territoriale- et à l’APC en tant que première structure élue la plus proche des citoyens, la réalité de la gestion de ces entités est autrement plus problématique et l’arsenal des textes les régissant demeure souvent un fouillis de vœux pieux. Le ministère de l’Intérieur promet que les nouveaux codes de la commune et de la wilaya pourront huiler les mécanismes institutionnels et produire les bons arbitrages. Cela est également lié aux voies et moyens que réservera le nouveau code électoral pour la bonnes marche des assemblées élues.

La part de l’aménagement du territoire

Toute division du territoire est censée découler d’une vision et d’un objectif qui se cristallisent dans la notion d’aménagement du territoire. Le débat, les études et les écrits traitant de l’aménagement du territoire n’ont sans doute jamais été aussi présents et aussi prégnants qu’au cours de cette dernière décennie. Bien que les structures administratives et les services techniques chargés de ce volet important de l’économie nationale aient été installés depuis longtemps, au même titre que tous les autres services ayant simultanément les attributs techniques et de puissance publique, l’action et l’efficacité sur le terrain laissaient à désirer particulièrement à l’ombre de la rente pétrolière, pendant les décennies 70 et 80 du siècle dernier, où aucune espèce d’imagination ou de créativité n’était exigée des cadres et techniciens qui étaient chargés de l’administration spatiale de l’économie nationale et des équilibres naturels basés sur la gestion rationnelle des ressources. L’agriculture, l’habitat, les grandes infrastructures routières, les chemins de fer, certains équipements publics, les services sociaux, enfin, tous les segments qui constituent l’essentiel de l’ossature de l’économie nationale continuent à souffrir d’une planification spatiale approximative générant désordres sociaux, déséquilibres écologiques et dysfonctionnements organiques. Sur ce plan, le secteur de l’urbanisme et de la construction est sans doute le cas le plus expressif et le plus dommageable de l’anarchie vécue dans l’aménagement du territoire. Les rapports, analyses et études produits à l’occasion de certaines catastrophes naturelles (séismes, inondations,…) montrent à ce propos la grande part revenant à l’anarchie urbanistique dans l’ampleur des dégâts. De même, les constructions, parfois en toute légalité, sur des zones inondables ont généré leur part de malheurs suite aux pluies torrentielles survenant au début de l’automne, phénomène somme toute classique sous le climat méditerranéen.

Le Schéma national de l’aménagement du territoire élaboré en 2005 projette l’Algérie à l’horizon 2025. Toutes les grandes décisions d’investissement, privé ou public, les orientations urbanistiques, les projets touristiques ou sportifs, sont censés se baser dorénavant sur les principes directeurs du SNAT. Cependant, cette voie risque de montrer rapidement ses limites si elle n’est pas accompagnée dans les meilleurs délais par une décentralisation de la décision, une responsabilisation accrue des assemblées locales et une division administrative rationnelle et équitable du territoire.

Amar Naït Messaoud

jeudi 24 septembre 2009

Les secrets d’un discours – Août 1958 Akfadou (Grande Kabylie)

Repères historiques Le colonel Amirouche : discours Aoùt 1958 à Akfadou : d’une actualité accablante

“Mes frères, si je vous réunis aujourd’hui, c’est parce que la situation est grave. Un complot organisé par l’ennemi et qui vise à noyauter la Révolution vient d’être découvert. Des traîtres sont parmi nous. Notre Révolution est en danger. Vous savez que nous n’avons pas les moyens de garder longtemps les détenus, étant donné la situation de guerre dans laquelle nous nous trouvons. Il importe de traiter donc le problème avec la rigueur et la fermeté qui s’imposent, en prenant soins de juger chaque cas avec équité.

Il y va du salut de notre Révolution. Nous n’avons pas le droit de trahir les martyrs qui ont versé leur sang pour ce pays, ni de décevoir ce peuple qui a misé tous ses espoirs sur nous pour retrouver sa liberté et sa dignité. Prenez vos responsabilités ! Je ne veux être accusé demain devant l’Histoire, d’être un criminel. Nous sommes la génération sacrifiée. Nous sommes condamnés à triompher ou à mourir.

Mais si nous mourons, d’autres viendront à notre place pour continuer notre combat sacré. Une chose est sûre, cependant, c’est que l’Algérie sera indépendante, tôt ou tard. La lutte sera encore plus difficile, mais l’issue sera inéluctable. Il faut que vous sachiez que la situation ne restera pas, comme elle est, actuellement. L’ennemi est en train de se préparer pour une offensive de grande envergure avec une nouvelle stratégie.

De Gaulle fera tout son possible pour détruire notre potentiel militaire afin de nous rendre vulnérable pour nous imposer "ses offres de paix". Il voudra créer une troisième force avec laquelle il envisagera de négocier la paix et nous reléguer au même titre que les Messalistes, les pieds noirs et ceux qu’il appellent les "amis de la France", tels que bachagha Boualem, Mlle Sid Cara et autres.

Ainsi, le rôle du FLN sera dilué à travers ces autres représentations fantoches pour le déposséder de la place d’interlocuteur valable et incontournable. Jusqu’à présent, les grandes opérations de ratissage avec des milliers d’hommes, n’ont fait que décevoir les états-majors français pour les faibles résultats obtenus. D’ailleurs, il ne faut jamais négliger mes instructions à ce sujet. Pas d’affrontements avec l’ennemi durant les ratissages ,mais au retour lorsque les soldats ont perdu leur vigilance, qu’ils sont fatigués, il faut les attaquer à l’entrée des camps, aux portes des casernes, sur les routes.

L’ennemi doit subir nos coups ; au moment où il s’y attend le moins. Cette stratégie permet non seulement de lui porter des coups durs, mais aussi de détruire le moral des soldats. En effet, ces derniers ne rencontrant pas de résistance tout au long de leur progression en force avec couverture aérienne, finiront par baisser de vigilance ; c’est au moment où ils s’attendent le moins qu’il faut attaquer.

L’ennemi est en train de préparer des forces militaires considérables et prépare d’autres plans d’attaque. Devant d’éventualité de cette nouvelle stratégie il faut d’ores et déjà vous préparer à stocker les denrées alimentaires, les médicaments et l’habillement dans le plus grand secret”.

Par Abdenour Si hadj Mohand

mardi 15 septembre 2009

VUE GÉNÉRALE SUR L’ÉDITION DU DOMAINE AMAZIGH : Une relative qualité

Quatre axes de production ont caractérisé à ce jour l’édition du domaine amazigh en général. Il y a l’axe des études des sciences humaines (l’anthropologie, l’ethnographie, la sociologie, l’histoire etc.).

Dans le domaine des sciences humaines, l’édition s’est articulée autour des analyses, d’exposés et des interprétations du monde amazigh. Les auteurs sont dans leur écrasante majorité étrangers, français particulièrement. Le second axe a trait au domaine de la description linguistique de la langue et de sa préparation à son enseignement mais sous la forme informelle et dans les années 1970.

Aux côtés des œuvres exceptionnelles du professeur Mouloud Mammeri, cet axe s’est enrichi de nouvelles productions. Le troisième axe, plus récent et plus développé, est celui de la production littéraire globale directement d’expression amazighe. En effet, depuis 1989, un foisonnement de publications a vu le jour dominé par les recueils de poésie (de création ou de reprise), de quelques nouvelles, de romans, d’éphémérides, d’agendas culturels, de traductions diverses, de revues périodiques plus ou moins à courte durée de vie (mis à part la revue Timmouzghra encore en parution).

Pour la seule institution du H.C.A, nous notons dans la collection Idlisen nnegh (nos livres) plus de 90 productions soutenues tous domaines confondus. Le quatrième axe se rapporte à une édition spécifique sous la forme d’actes de colloques, de séminaires, de compte-rendus de stages de formation etc. Deux productions complémentaires de ce dernier axe concernent d’une part le livre scolaire et para-scolaire didactique, encore à ses débuts et d’autre part une quantité notable de mémoires, d’études et d’enquêtes scientifiques substantielle et de bonne facture réalisée par les étudiants et leurs promoteurs au niveau des instituts amazigh de Bgayet, Tizi Ouzou et l’institut amazigh de Bouira, même de création récente).

Quant au cinéma d’expression amazigh, bien qu’il enregistre quelques titres, il demeure encore au stade de balbutiement. Le théâtre par contre occupe une place non négligeable. Le monde de la chanson est aussi une constante de la production. S’il est difficile et délicat d’émettre un avis sur la qualité des productions écrites, fond et forme, il est cependant aisé de relever une volonté dynamique qui anime des auteurs qui s’essaient à la création.

Toutefois l’effort fourni se débat face à l’absence de références thématiques, de modèles, de données, d’orientations et d’expériences de soutien à l’exemple des avantages d’époques cumulés ailleurs comme les belles-lettres, le théâtre, le cinéma, la musique etc. Autrement dit, nous n'avons pas de littérature berbère à “exhumer de la poussière des bibliothèques” pour alimenter, conseiller et orienter les besoins et les créations nouvelles. Le maigre patrimoine écrit hérité des anciennes générations est très insuffisant pour constituer une base de large indication hormis la célèbre compilation de Belaïd Aït Ali qui reste un best-seller en milieu kabyle.
Rappelons également que la langue amazighe s’est développée, jusqu’à une époque très récente, sans la contribution de l’école et de tout autre moyen moderne d’apprentissage, de croissance et de communication dont elle a été plutôt privée et dépossédée. Ce qui peut expliquer une relative qualité de l’édition amazighe constatée par divers avis. Avec sa nouvelle entrée dans le monde scolaire et universitaire, il est évident que l’écrit militant, néanmoins respectable, doit céder du terrain à l’initiative professionnelle.

Cela étant, les productions sont tributaires de la sanction populaire et les résultats sont encore longs à réaliser. En retour, la langue berbère a l’avantage de ne pas vivre de dualité et certains côtés embarrassants tels le classicisme et son corollaire l'opposition entre une langue ancienne et une langue savante moderne. Autrement dit, il n’y a pas de langue de “classe” qui subdivise la société amazighe en couches sociales. Il y a une langue dans son état naturel, non encore affectée ni asservie par le formalisme.

Elle demeure encore équilibrée, précise et surtout non prisonnière des “cadres rigides” d’où découlent les notions, le plus souvent imaginaires, de haute et de basse littérature. De plus la langue berbère se trouve à égale distance du passé et du temps présent.

Ce sont là autant d'atouts qui la prédisposent à pouvoir parler et témoigner de l’histoire comme elle peut accompagner l’homme dans ses visions présentes et futures. Mais la production actuelle semble buter, en terme de qualité, contre la transition et le passage de l’oral vers l’écrit. L’expérience est difficile à réaliser car délicate et fragile.

Par : Abdennour Abdesselam

Abdenour Berkani, ancien gardien de la JSK : “La JSK restera debout grâce à ses hommes”

Né en 1947 à Tizi-Ouzou, l’enfant d’Azzouza a marqué en lettres d’or son nom sur les tablettes du club phare du Djurdjura, Il faisait partie de la génération qui a fait accéder la JSK en division I.
Dans cet entretien, il nous parle avec fierté de son passage à la JSK et des moments qu’il a vécus avec les Canaris juste après l’Indépendance. Abdenour Berkani, l’ancien gardien de la jsk nous ouvre son cœur et nous relate son parcours dans la balle ronde.

La Dépêche de Kabylie : Pour commencer que devient Berkani ?

Je suis actuellement en retraite à Azzouza mon village natal, tout de même je suis toujours branché sur le football, j’essaie d’aider notre équipe locale de Larbaâ Nath Irathen et je suis aussi la JSK de loin. J’avoue que je ressens une immense joie pour chaque succès de notre équipe.
Justement, quelle est la différence entre la JSK d’aujourd’hui et celle de votre génération ?

A notre époque, on jouait avec le cœur, nous étions est des gagneurs, à chaque match on jouait la peur au ventre, non parce qu’on craignait nos adversaires mais plutôt pour ne pas les décevoir car on jouait pour eux et pour les couleurs du club. Il nous arrive même de ne pas sortir après les défaites, car on avait honte de croiser le regard de nos supporters qui, faut-il le souligner, étaient souvent avec nous, il n’y avait pas de barrière entre les joueurs et les supporters. On se parlait souvent dans la rue.

Si on revenait maintenant à vos débuts dans le football ?

j’ai commencé le football comme tout jeune de notre époque dans mon quartier à Tizi-Ouzou, et j’ai intégré la JSK en 1963 où j’ai fait toutes mes classes. Je me souviens que je jouais dans plusieurs postes, mais le destin a voulu que je fasse ma carrière comme gardien de but, car à l’époque, il y avant mon défunt grand frère qui était gardien de but et j’étais influencé par lui alors les dirigeants de l’époque m’ont proposé ce poste et bien entendu je n’ai pas hésité un seul instant et j’ai accepté. Je me souviens que mon premier titre avec la jsk était en cadet, à l’époque, on avait remporté la Coupe d’Algérie face au Mouloudia d’Alger au stade du 20-Août.

En quelle année vous avez intégré l’équipe senior ?

Après la grande saison que j’ai faite avec les cadets, l’année d’après, j’étais sélectionné en équipe nationale juniors où j’ai côtoyé de grands joueurs à l’image de Abrouk, Betrouni et Salmi du CRB, donc on a joué en Hongrie, Tchécoslovaquie et en Suisse. Après mon retour, l’entraîneur Liner qui était hongrois, m’a dit d’être prêt pour jouer le prochaine match, je me souviens qu’on avait fait un déplacement à Kouba. C’étais un match très difficile, même que l’entraîneur a pris une chaise et s’est assis derrière les bois pour m’encourager, et Dieu merci, on a réussi à battre le RCK dans sont fief.

Juste après, j’étais convoqué pour un match de Coupe d’Algérie, malgré qu’on ait perdu, on avait fourni un grand match. Pour moi c’était un rêve de jouer aux côté des Koli Raffai, et le défunt Harouni.

Quelle était l’ambiance qui régnai à l’époque au sein du groupe ?

Nous étions une vrai famille, surtout durant la saison 1966-1967, nous, les joueurs, on s’était juré de faire accéder la jsk car à l’époque on jouait en division d’honneur, j’étais le plus jeune du groupe j’ai trouvé de grands noms à leur tète l’entraîneur Ben Fedda, avec la volonté, on avait réussi l’accession en division II où nous avons croisé de grandes équipes comme le CSC, le MOC, l’USMA, avec le travail, on a fait une deuxième accession historique avec 7 points d’avance sur notre poursuivant immédiat.

Comment avez-vous vécu votre première saison en nationale I?

Nous avons trouvé à l’époque des équipes rodées dans l’élite du football national tel le CRB, le Mouloudia d’alger, Guelma. Donc on savait que notre mission était très difficile, mais avec le bon encadrement et surtout la volonté des joueurs, on a réussi à se maintenir à la 3e place, tout de même. Je veux souligner le grand apport de notre public qui était connaisseur, quand on faisait match nul ou une courte défaite avec des grandes équipes, nos supporters nous encourageaient davantage car il savaient très bien que nous avons réussi un exploit.

Avez-vous gagné un titre avec la jsk ?

Malheureusement non, car j’ai quitté le club juste avant le premier titre de championnat soit en 1972, vous savez à l’époque les terrains ne sont pas comme ceux d’aujourd’hui avec le tarton et le gazon, on jouait sur du tuf et de là, j’ai contracté plusieurs blessures donc, je me suis retiré, après avoir fait mon devoir comme tous mes coéquipiers, et Dieu merci nos efforts n’ont pas été vains puisque la jsk reste toujours dans l’élite de notre football.

Donc, vous avez mis un terme à votre carrière à l’âge de 25 ans?

Non, je suite resté une année sans compétition et j’étais sollicité par plusieurs clubs comme Kouba et l’USMA, par la suite, j’ai joué avec El Biar une saison avec mon ancien entraîneur Ben Fadda.

A la fin du parcours, les dirigeants de la jsk m’ont relancé, mais j’ai pris la décision de mettre un terme à ma carrière.

Avec du recul est ce que vous n’avez pas regretté cette décision ?

Non, pas du tout. Puisque pour moi, j’ai fait mon devoir et surtout, j’ai la tête haute, c’est grâce à la jsk que nous nous sommes faits des noms mais nous aussi avec toute modestie on a fait notre devoir, aujourd’hui la reconnaissance des supporters a plus de valeur qu’un immense trésor.

Durant votre carrière quel est le match qui vous est resté en mémoire ?

En réalité, la majorité des matches qu’on a joué à l’époque étaient de grand matches, car la jsk drainait toujours une grande foule surtout après notre accession en division une ; mais je dirais que j’ai vécu une défaite qui m’est restée en travers la gorge, non seulement, on avait fait un grand match mais on était victime d’un arbitrage scandaleux, si je ne me trompais pas c’était en 1971 dans un match de Coupe d’Algérie face au Mouloudia d’Alger à Bouloghine, on menait deux but à un et alors que le match tirait à sa fin, je dirais même que l’arbitre à fait jouer trop de temps perdu pour permettre au Mouloudia d’égaliser, dans les dernières secondes ; j’ai arrêté un retrait à deux reprises mais le ballon n’a pas franchi la ligne, malheureusement l’arbitre qui a été suspendu par la suite, a validé le but d’égalisation.

Sincèrement, j’avais très mal au cœur car je savais que la victoire était à notre portée et on méritait de se qualifier en quarts de finale.

Après votre retraite comme joueur, avez-vous entamé une carrière d’entraîneur ?

Effectivement, j’ai travaillé à Boukhalfa avec la Casoral où j’ai entraîné l’équipe cadette.

Aujourd’hui, je vous dirais avec fierté que parmi les joueurs de cette équipe, il y avait, Amara, Heffaf et Tchipalo qui ont intégré par la suite la jsk ; par la suite j’ai pris les gardiens de but de l’ASTO et enfin j’ai entraîné Aïn Taya avec laquelle j’ai réussi une accession en division d’honneur, je me suis retiré définitivement du monde du football en 1982.

Les mentalités ont changé et je ne me retrouve plus. Tout de même, je donne un coup de main pour notre équipe locale l’ESNI et on joue de temps en temps des matches avec les anciens de la jsk.

Un dernier mot pour conclure?

Je suis très heureux de votre visite vous avez rappelé Berkani aux supporters de la JSK, c’est aussi une occasion pour moi de me remémorer les moments que j’avais passés avec la jsk qui restera toujours dans mon cœur.

Chaque victoire du club, je la savoure comme étant joueur, je souhaite beaucoup de succès à notre chère club qui restera toujours debout.

H.O.

lundi 14 septembre 2009

Larbaâ Nath Irathen : Une foule nombreuse à l’enterrement de Mokrane Agaoua

Le chantre du chant religieux, Mokrane Agaoua, a été enterré en présence d’une foule nombreuse au cimetière d’Aït Atelli, son village natal.

Bien avant l’heure prévue pour l’enterrement, les très nombreux visiteurs et les villageois se sont massés aux abords de la mosquée où était exposée la dépouille, sous les chants religieux des femmes et des hommes.

Ce n’est que vers 13h que le corps fut levé pour la prière du mort dans laquelle l’imam vanta les qualités de piété et de constante disponibilité du défunt.

Beaucoup de ses amis sont venus, de Béjaïa où il a vécu de longues années.

Etaient présents également Zeddek Mouloud, Ould Ali L’hadi, Mohand Chérif Hannachi, Belaïd Thagrawla et d’autres artistes et personnalité du monde de la culture.

L’enterrement fut couvert par les chaînes Canal Algérie, l’ENTV, BRTV, la Radio II notamment.

Les femmes lui ont rendu un vibrant hommage. Deux d’entre elles ont chanté superbement Larvaâ mizine essour et l’on sentait des frémissements d’émotion dans la foule. Elles furent nombreuses aussi dans la mosquée, à reprendre pour lui ses longues et sublimes complaintes devant sa dépouille.

Une oraison funèbre, émouvante a été lue par le maire de Larbaâ Nath Irathen, qui a repris son parcours artistique, depuis son étape bougiote, la radio puis ses enregistrements de chansons mortuaires.

M. A.

dimanche 13 septembre 2009

Rentrée scolaire à Tizi Ouzou : 43 écoles primaires fermées

Quarante-trois écoles primaires resteront fermées à Tizi Ouzou faute d’élèves à scolariser. La dénatalité constatée ces dernières années dans la région est la principale raison de la diminution du nombre d’écoliers dans le premier palier.

Cette année, ils ne dépasseront pas 89 337 inscrits contre 92 969 en 2008 soit une baisse de 3632 élèves. Les localités de l’intérieur de la wilaya où l’exode rural connaît une réapparition inquiétante sont les plus touchées par cette diminution d’effectifs. Dans la daïra d’Azeffoun, la direction de l’éducation a fermé 13 écoles en une année. A Béni Douala, le nombre de scolarisés, tous paliers confondus, ne dépasse pas 800 élèves. Dans certaines localités, les responsables en charge du secteur peinent à remplir la moitié des classes. Résultat : de 14 établissements fermés en 2004, on est passé à 32 en 2006 et 39 en 2008.

La régression des effectifs est constatée également dans le cycle moyen qui a connu une baisse de 6853 collégiens. En revanche, dans le secondaire, le nombre d’élèves atteindra 34 497 alors qu’il était de 33 048 l’année dernière. Pour le directeur de l’éducation de la wilaya de Tizi Ouzou Nordine Khaldi, cette baisse a réduit le taux d’occupation des classes qui ne dépassera pas cette année 19 élèves par classe dans le cycle primaire et 33 élèves au CEM. « Ce sont les meilleurs taux à travers le territoire national et de par le monde. Un taux d’occupation qui va certainement permettre de meilleurs résultats », a commenté M. Khaldi.

Selon des observateurs, la baisse des naissances constatée durant la dernière décennie dans la région, n’est pas le seul facteur à l’origine de la fermeture des écoles dont la première conséquence est la délocalisation de dizaines d’élèves vers d’autres établissements. En fait, le recours à cette inévitable solution dévoile des lacunes dans la planification. Pourquoi continuer à construire des écoles dans des hameaux fantomatiques ou appelés à être désertés par la population ? Les chiffres de la direction de l’éducation font état pour la rentrée scolaire 2009/2010 de la réception de plusieurs infrastructures scolaires dans les trois paliers.

Ainsi, il est attendu dans le cycle primaire la réception de pas moins de 45 classes, de quatre salles polyvalentes. On annonce également l’ouverture de 6 CEM. Il est attendu par ailleurs la livraison d’un lycée de 1000 places à Aït Yahia dans la daïra de Aïn El Hammam et de 7 installations sportives au niveau des lycées d’Azeffoun, Azazga, Boudjima, Assi Youcef, Aïn El Hammam, Bouzeguène et du technicum d’Azazga. Sur un autre plan, le directeur de l’éducation a rassuré quant à la disponibilité du livre scolaire dont les stocks dépassent la demande, selon ses dires.

Par Ahcène Tahraoui

FARID MAHIOUT (POÈTE) : «La poésie, un remède à la souffrance»

Farid Mahiout est un jeune poète résidant dans la région de Aïn El Hammam. Il vient de publier son premier livre aux Editions Publibook, en France. Le sujet qui revient le plus dans sa poésie est la mort. D’où, sans doute, le titre de son premier ouvrage Tassa ou la mort. Farid Mahiout est le genre de personne qui parle avec ses tripes. C’est l’impression que nous avons eue en réalisant cette interview avec lui.

L’Expression: Comment est née votre passion pour la poésie?
Farid Mahiout: Mes débuts remontent à la fin des années 1980. L’écriture constituait pour moi mon seul refuge dans les moments difficiles. J’étais scolarisé au lycée Ben Boulaïd de Aïn El Hammam. Je me cloîtrais dans une classe pour griffonner tout ce qui me passait par la tête comme idée ou sensation. Petit à petit, je commençais à prendre au sérieux cette passion. L’écriture me réconfortait énormément.

Votre recours à la poésie était sans doute motivé par les lectures de différents poètes.
Pas du tout. A l’époque, nous étudions en langue arabe. Nous n’avions pas l’opportunité de découvrir les poètes dans une langue autre que l’arabe. Ce n’est qu’une fois à l’université d’Alger, où j’étais inscrit pour une licence en science de l’information et de la communication, que j’ai pu découvrir le Centre culturel français. C’est dans ce dernier que je me suis frotté pour la première fois avec les écrivains et poètes français. Je me rappelle que les premiers romans que j’avais lus sont La Trilogie de Jules Vallès. J’ai appris plusieurs choses en lisant, notamment sur les techniques d’écriture. Ceci a permis de mûrir mon écriture.

Vous avez opté pour la langue française. Pourtant, à l’époque, tamazight avait le vent en poupe. Pourquoi ce choix?
C’est vrai qu’à l’époque j’ai beaucoup aimé les poèmes de Si Mhand Ou Mhand que je découvrais dans les livres. Mais je pense que je ne peux pas m’exprimer dans une langue autre que le français. Je pense plus à la langue de Molière pour une multitude de raisons. La principale, c’est que, quand j’étais enfant, j’étudiais à l’école primaire Ouaghzène. Il s’agit d’un établissement centenaire ayant été fréquenté par d’illustres Pères blancs ayant travaillé pour les fichiers de documentation berbère. Quand il a commencé son livre sur Si Mhand, Mouloud Feraoun s’est rendu dans cette école pour la première fois. Nos enseignants, à l’école Ouaghzène, nous ont fait aimer la langue française.
Comment pouvez-vous définir la poésie?
Pour moi, la poésie est une peinture. On peint ce qu’on ressent sans le voir. J’écris un poème comme un artiste peindrait un tableau. Je commence par une idée vague, puis au fur et à mesure, le thème se précise.

Quels sont vos thèmes de prédilection?
J’aborde plusieurs questions. Mais le sujet de la mort est celui qui me hante le plus. J’ai été très marqué par les événements de la tragédie nationale. Il n’y a que la poésie pour me faire supporter ces mauvais souvenirs. J’ai vécu la période de la tragédie nationale de manière particulière, surtout du temps où j’étais au Service national. J’écris aussi sur l’amour et d’autres thèmes.
La poésie est une thérapie pour vous.
Effectivement, c’est une thérapie contre tous nos maux et nos mauvais souvenirs. En même temps, c’est un moyen pour transmettre des messages. Par exemple, j’ai été négativement marqué par le kidnapping de Matoub Lounès en 1994. Durant les deux semaines qu’avait duré le rapt, j’ai écrit, j’ai essayé de le libérer à ma manière. Il était en captivité dans les maquis, je le cherchais à travers mes vers.

Comment oser publier un recueil de poésie au moment où, de plus en plus, les libraires et les éditeurs déplorent le recul de cet art?
Pour moi, le recul de la poésie est un cliché. Ce n’est pas vrai. La poésie résiste au temps. Elle existe toujours. Le problème réside ailleurs. Il s’agit de l’absence d’une politique du livre et pour l’encouragement de la lecture. Surtout dans le domaine de la francophonie. L’Algérie est le deuxième pays francophone dans le monde et, pourtant, elle n’adhère pas à la Francophonie. Les écrivains et poètes algériens auront tout à gagner si notre pays entrait dans cette organisation. La faute n’est ni aux libraires ni aux éditeurs. La responsabilité se situe à un plus haut niveau.

Vous a-t-il été difficile d’éditer votre livre?
J’ai contacté par Internet plusieurs éditeurs à l’étranger. Ces derniers m’ont demandé d’envoyer mon manuscrit en fichier PDF. Les éditions Publibook ont donné un accord favorable après que la commission de lecture ait fait son travail.

Quels sont vos projets d’écriture?
J’ai un deuxième recueil de 70 poèmes, intitulé La nuit de mes souvenirs. Mon souhait est de pouvoir éditer ce livre ici en Algérie. Je suis aussi en train d’écrire un roman.

Aomar MOHELLEBI

Mokrane Agaoua tire sa révérence

ImageMokrane Agaoua, de son vrai nom Ouali Mohand Amokrane, a tiré sa révérence. Il est décédé hier matin à un âge qui avoisine 83 ans, en son domicile dans son village natal, Ath Atteli, dans la commune de Larbâa Nath Irathen, au sud est de Tizi Ouzou.

Mokrane Agaoua dont le génie n'est plus à démontrer a eu une carrière longue et riche à la fois. Durant les années 1950, il s'était déjà frotté au maître incontesté de tous les temps de la musique andalouse, cheikh Sadek Abdjaoui, et Abdelwahab Abdjaoui à la station régionale Radio Bougie.

Après la fermeture de cette radio en 1962, Mokrane Agaoua a intégré le secteur du tourisme en tant que gérant dans de nombreuses stations touristiques, avant de décrocher au début des années 1970 et de retrouver de nouveau sa première passion, la radio. Ce retour sera une nouvelle fois de courte durée.

Ceci avant de se lancer dans le chant traditionnel kabyle et religieux. Véritable jardinier du vocabulaire, il a fouillé le verbe tout au long de sa carrière durant laquelle il a enregistré onze albums au total. Mokrane Agaoua était surtout connu pour ses chants religieux, lui qui a fréquenté la zaouïa de Sidi Amar Oulhadj de Bouzguène des années durant.

Nombre de ses œuvres, notamment les chants cantiques sont fredonnés un peu partout dans les villages kabyles en des occasions comme l'achoura, le mawlid ennabaoui, etc. Sa production la plus connue reste sans conteste celle composée vers la moitié des années 1950, Larvâa Nath Irathen a thin mouzzin lesswar. Malade durant ces dernières années, ses apparitions en public se faisaient de plus en plus rares. C'est toute la culture kabyle, dans ses différentes expressions artistiques, qui vient de perdre un pilier. Il sera enterré aujourd'hui au cimetière de son village natal, Ath Atteli.

B. B.

Mémorable concert de Nouara avant-hier à Tizi-Ouzou

Pour ceux qui étaient absent au concert de Nouara avant-hier soir à la maison de la culture de Tizi-Ouzou, une chose est certaine c’est qu’ils ont loupé une occasion qui ne se reproduira pas de sitôt de revoir la diva sur scène.

Que des regrets sans doutes pour eux, tellement ce fût de plus vraiment grandiose comme présagé du reste. Un fait révélateur : La chanteuse a été obligée de revenir sur scène en fin de spectacle sur insistance du public. Nouara ne pouvait alors rester insensible à cette merveilleuse assistance venue en masse lui remplir jusqu’aux marches la salle.

Elle a donc dû reprendre le chant pour faire plaisir à ses fans pour qui visiblement une heure c’était vraiment très peu pour apprécier son talent resté intact malgré le poids des années. Devant elle, Medjahed Hamid qui lui faisait la première partie est passé d’ailleurs pour un artiste " aspirant " pour lequel les présents piaffaient d’impatience qu’il se retire le plutôt possible. Et laisser enfin place à la Reine de la soirée accueillie avec des fleurs et des cadeaux par M. Ould Ali directeur de la culture de Tizi-Ouzou.

Qu’elle était belle dans son classique Noir. Un foulard gris sur la tête lui en rajoutait plus qu’il ne cachait de son charme. Une heure durant, elle a fait de la salle garnie de familles ce qu’elle a voulu.

On l’a écouté dans un silence de mort comme on a reprit ses chants tel dans une chorale des plus disciplinées. C’était comme ça du début jusqu’à la fin.

lundi 7 septembre 2009

Tadewennit d Dr Said Chemakh : « Γas nezger i wasif, mazal yerğa-aɣ yilel. »

Anwa ur nessin Said Chemakh di tesdawit n Tizi Wezzu ! Ma ur t-tessineḍ s lxedma-s, ad t-tissineḍ s nnecraḥa-s : mi t-twalaḍ iεedda, ifassen-is ččuren d idlisen akked lekwaɣeḍ, mi tesliḍ tarbaεt tettaḍsa, ḥsu-k-id yella kra i d-yenna din Chemakh.

Deg yiwen wawal kan, d anwa i Said Chemakh ?

D ccix n tasnilest tamaziɣt di tesdawit Mulud Mεemmri n Tiz Wezzu.


Amek i tewwḍeḍ ɣer twuri-agi ?

Mi kecmeɣ ɣer tesdawit ferneɣ ad ɣreɣ tussna n ugama (biologie), maca tettwanefk-iyi tegnit di 1989 ad ɣreɣ tamaziɣt di L’INALCO (Fransa). Kecmeɣ ɣer din. Ur zmireɣ ara ad qqimeɣ di Lpari imi ur sεiɣ ara ttawil. Uɣaleɣ-d ɣer Tizi Wezzu, ɣriɣ tafransist armi d taragt. Di 1994, qleɣ ɣer L’INALCO, xedmeɣ agerdas n tɣuri lqayen (DEA) ɣef umawal n teqbaylit. Syin rniɣ Dduktura di 2003, ddaw tmehla n Salem Chaker. Asmi i d-yella umkan n useɣri di tesdawit n Tizi Wezzu, kecmeɣ-d bdiɣ sɣarayeɣ .


Maca daɣen kečč d amaru s tmaziɣt…

Nettaru ayen iwumi nezmer ? aseggas-a iεeddan sufɣeɣ-d amud n tullisin “Ger zik d tura” iɣef wwiɣ arraz Mulud Mεemmri di 1993. Mazal llan warraten-nniḍen (ungal, tullisin, …) ad d-ffɣen di lawan iwulmen.

Mass Chemakh daɣen d ameɣnas ɣef tmaziɣt, anda yewweḍ umennuɣ, ass-a ?


Mazal yettkemmil. Skud ur ngi ara ttawilat i tmaziɣt akken ad tidir akin i lqern w-21, mazal ur nḍal ara i tizi. D tidet, yella-d wayen yessefraḥen iseggasen-agi iεeddan maca ixus, ixus aṭas. Γas nezger i wasif, mazal yerğa-aɣ yilel !

D anwa i d amennuɣ iwulmen ihi ?


D asekcem n tmaziɣt di tilibizyuwat, rradyuwat, iɣmisen, Internet, atg. D tasekla ibedden ara ɣren medden deg umaḍal merra, ... D almud s tmaziɣt n tusnakt, takrura, … D tudert s tmaziɣt.


Awal aneggaru a Mass Cemmax.

Tanemmirt i uɣmis n Yimaziɣen imi ur ttun ara tira s tmaziɣt !

Yesteqsa-t Lhocine Ourezki

La population scolaire se réduit chaque année à Tizi Ouzou

L’une des conséquences de cet état de fait est la fermeture de quelque 43 écoles primaires. 111 000 élèves vont bénéficier de la prime de scolarité de 3 000 DA ainsi que de la gratuité du livre scolaire. Soit les trois quarts de la population scolaire.

C’est devenu désormais un phénomène récurrent : les effectifs scolaires se réduisent chaque année à Tizi Ouzou. S’ils étaient plus de 215 848 élèves à être inscrits l’année dernière sur les fichiers scolaires, les élèves qui reprendront le chemin de l’école le 13 septembre ne seront que quelque 210 116.

Ces chiffres ont été communiqués par le directeur de l’éducation, jeudi dernier, lors d’un conseil de wilaya consacré à cet effet. Depuis quelques années déjà, chaque rentrée scolaire à Tizi Ouzou enregistre moins d’élèves dans les écoles. Par exemple, le cycle primaire enregistre de moins en moins d’élèves. Pour cette rentrée scolaire, ils sont quelque 89 337 élèves à rejoindre les établissements scolaires, alors qu’ils étaient 92 969 l’année dernière. Les effectifs dans les collèges ont connu aussi d’importantes coupes.

De 88 382 à la rentrée scolaire 2008/2009, le nombre de collégiens est ramené cette année à 81 731. En revanche, dans les établissements secondaires, le nombre de lycéens a connu une légère hausse, s’ils étaient 34 497 élèves l’année dernière, les lycéens seront plus nombreux à la rentrée scolaire que voici. Ils seront en effet 39 048 élèves à fréquenter les 56 lycées de la wilaya. Cette coupe dans les effectifs scolaires a influé sur le taux d’occupation par classe, notamment dans le cycle primaire, sur un ensemble de 4 619 divisions pédagogiques réparties sur l’ensemble des écoles, le taux moyen est de 20 élèves par classe.

En outre, les nouveaux inscrits à la première année primaire ne seront que 14 129. Sur 692 écoles primaires que compte la wilaya de Tizi Ouzou, il y aura forcément des établissements qui auront moins de 20 écoliers par division pédagogique. Il y a même des écoles qui ont fermé faute d’élèves. À Tizi Ouzou, il y a en tout 43 écoles primaires fermées, depuis maintenant un certain nombre d’années. Les causes de ces fermetures sont maintenant connues de tous. Le recul de l’âge de mariage qui touche même les filles, l’espacement des naissances, la nouvelle émigration, l’exode rural, la crise de logement sont autant de facteurs qui sont à l’origine de ce phénomène des écoles qui ferment.

Mais pas seulement, puisque la mauvaise planification y est également pour quelque chose dans ces fermetures qui pénalisent en premier lieu les élèves. Ces élèves seront contraints de s’inscrire dans des écoles situées loin de leurs villages. Ce sera ainsi tant que la planification, aux allures parfois tatillonnes, prévoit des projets de construction d’écoles dans des villages et hameaux appelés à être dépeuplés. Dans un autre registre, le livre scolaire sera disponible cette année.

Le nombre de livres disponibles dépasse les besoins ; ces derniers se chiffrent à quelque 1 656 917, alors le nombre de livres a atteint 1 670 894, selon les affirmations du premier responsable de l’éducation. Soit un excédent de 56 848 livres. L’académie de Tizi Ouzou a répertorié 111 000 élèves nécessiteux, donc appelés à bénéficier de la prime de scolarité (3 000 DA) ainsi que de la gratuité du livre. Soit un taux de 73% de l’ensemble des effectifs de la population scolaire. Un chiffre qui renseigne sur la précarité qui frappe de plus en plus de familles dans la wilaya de Tizi Ouzou.

Par : Yahia Arkat

dimanche 6 septembre 2009

TIZI OUZOU : La kabylie a mal


Il y a quelques jours, les citoyens de Tirmitine organisaient un grand rassemblement devant le tribunal de la ville de Tizi Ouzou. Au même moment, au niveau de la wilaya, les transporteurs de marchandises fermaient le siège de la direction du transport. Ceci en une seule journée.

Chaque semaine, une localité de la wilaya défraie la chronique. Des blocages de routes, des fermetures de mairies et de daïras, des émeutes et pour boucler la boucle, les kidnappings et les rapts qui se font de plus en plus nombreux. Des situations conflictuelles et explosives s’accumulent de jour en jour. Les citoyens, occupés par leurs problèmes d’eau, de routes, d’assainissement et autres, se voient acculés également par l’insécurité semée par des groupes de malfaiteurs. Malgré les efforts de certains responsables, il reste que les populations se sentent vraiment abandonnées. La preuve est donnée par les actions successives de colère. N’est-ce pas à cause du laisser-aller des autorités et de l’absence de communication que les citoyens recourent à des actes violents pour se faire entendre?

Les jeunes ne sont pas les seuls responsables dans ces actes. Bien au contraire, l’attitude méprisante des responsables locaux et des élus à leur égard y est pour beaucoup. Il est même à dire que ce mode de gestion engendre un dangereux cumul de situations conflictuelles et explosives. Il réunit incontestablement les conditions pour une explosion généralisée aux conséquences néfastes pour la sécurité de la région et du pays. A cet effet, beaucoup d’exemples peuvent être cités pour mettre à nu la responsabilité des élus et responsables locaux bien que cela ne justifie aucunement les actes de dégradations de biens commis par les jeunes. L’absence de dialogue est désastreuse et est pratiquement à l’origine de tous les conflits. Lors d’une récente visite ministérielle, le wali avait insisté sur la nécessité que la population sache que leur wilaya bénéficie d’un grand programme de développement s’échelonnant jusqu’à l’horizon 2013. Mais, existe-t-il au niveau des communes, tous près des citoyens, des voix et des personnes capables de transmettre ce message?

La solution du «Tag aâla man tag»

Il y a quelques jours dix-sept citoyens ont comparu devant le juge près le tribunal correctionnel de la ville de Tizi Ouzou. Le principal grief retenu contre eux est la destruction d’un bien de l’Etat. Les accusés sont des jeunes du village Aït Arif de la commune de Tirmitine. Lors de violentes émeutes, ils ont mis le feu au bâtiment de la mairie brûlant toutes les archives. A l’origine de cette action de colère, un mauvais choix d’assiette pour un nouveau lycée dans leur commune.

Cet acte communément jugé répréhensible n’est pas venu de façon inattendue. Bien au contraire, un conflit entre le village d’Aït Arif et l’APC couvait depuis des années autour du choix de l’assiette pour la construction d’un lycée. En effet, tandis que les autorités locales ont élu le village d’Aït Khelifa à l’autre bout de la commune de Tirmitine, les villageois à Aït Arif demandaient la construction de l’établissement dans un lieu qui arrange les deux localités. Des lettres ont été adressées aux services concernés durant deux années.

Les doléances sont restées lettre morte. Le mépris en question a poussé les citoyens à fermer le siège de la daïra de Draâ Ben Khedda, il y a un mois. Encore le silence. Les responsables sournoisement, lancent les travaux dans le lieu qu’ils ont choisi ignorant les demandes des citoyens. Ce jeudi, ces villageois, excédés, ont violemment manifesté leur colère. Mais, ne nous trompons pas. Tandis que l’action a été dirigée contre le bâtiment de la mairie, la colère, elle, est causée par l’attitude méprisante des élus.

A Akaouj, il n’y a pas plus d’un mois, les jeunes ont saccagé une sablière établie sur l’oued Sébaou. Cet acte est venu après qu’un jeune de ce grand village ait trouvé la mort noyé dans une nappe d’eau. Là aussi, les villageois ne sont pas passés à l’acte brusquement. La noyade n’a été qu’un élément déclencheur d’une colère longtemps contenue par les riverains de cet oued.

Les responsables du comité du village exhiberont des documents prouvant qu’ils avaient à plusieurs reprises alerté les services concernés sur leur refus de voir cette sablière exploitée. Là, aussi, l’incident a failli tourner au drame loin des élus qui ne se sont pas manifestés. La petite ville de Yakouren n’a pas, elle aussi, passé un été calme. Depuis une semaine, des citoyens du village Aït Aïssi refoulent les camions de la voirie venant de Azazga. Ils ont violemment manifesté leur refus de voir la fontaine fraîche située près de leur village devenir un dépotoir communal.

Une situation conflictuelle où ce bras de fer continue encore d’opposer ces villageois aux responsables de la daïra de Azazga et des élus de la même commune. Dans l’autre versant de la wilaya, à Tadmaït, les évènements du mois de juillet ont fait des morts. L’on se rappelle que de violentes émeutes ont éclaté après que des jeunes ont surpris des gardes communaux en train de mettre le feu à des oliveraies.

Tabassés, ils n’ont eu la vie sauve que grâce la sagesse des populations qui ont fini par les laisser entre les mains des services de sécurité. Des journées de grève et des émeutes ont éclaté dans la commune et ont duré presque une quinzaine de jours. Notons beaucoup d’événements relatifs aux fermetures des routes et des mairies comme à Oued Aïssi provoquant des embouteillages énormes aux entrées de la ville de Tizi Ouzou.

L’insécurité, bête noire des investisseurs

Contrairement aux élus qui semblent loin des populations, les malfaiteurs sont plus que jamais tout près. La peur qui a disparu pendant un laps de temps reprend de plus belle. A côté des groupes terroristes qui activent dans la région, les bandes de malfaiteurs ont trouvé là une aubaine pour sévir. Il y a quelques jours, un jeune à la trentaine a échappé à une tentative de kidnapping dans son village à Aït Toudert dans la daïra des Ouacifs. L’aviculteur, sortant de son domicile après la rupture du jeûne, n’a eu la vie sauve que grâce à ses cris qui ont alerté les villageois.

Les trois individus armés ont dû fuir. A Aït Khelil, à Beni Douala, quelques jours auparavant, le 25 août, une autre victime n’a pas eu la même chance. Un jeune de 30 ans a été kidnappé par un groupe d’individus armés jusqu’aux dents alors qu’il circulait à bord de son véhicule de marque Nissan. Quelques jours plus tard, la victime a pu joindre ses parents et les informer que les ravisseurs demandaient une rançon de 10 milliards de centimes. Aucune nouvelle depuis.

Après les émeutes de Tadmaït, le mois de juillet, quatre jeunes de la même localité ont été retrouvés morts, criblés de balles alors qu’ils revenaient du marché. En 2008, une vingtaine de kidnappings ont eu lieu dans différentes communes de la wilaya. Aux Ouacifs et à Boghni, les citoyens ont organisé des rassemblements exigeant la libération des victimes montrant ainsi qu’ils ne comptent plus sur la présence des services de sécurité. La wilaya de Tizi Ouzou a battu tous les records en matière de rapts et de kidnappings. La dégradation de la situation sécuritaire ne s’arrête pas là.

Les hold-up des banques ont refait surface. Le dernier acte de ce genre remonte juste à quelques semaines quand un groupe de malfaiteurs s’est attaqué à l’agence Badr située au centre-ville des Ouadhias. La menace sur les personnes et les biens n’a jamais été aussi grande que lors de ces deux dernières années. Cela sans parler des vols de véhicules qui ont diminué mais laissant place à une insécurité gagnant les villes et les milieux urbains. Il n’y a pas que cela comme facteur d’insécurité.

L’absence de contrôle des marchés a causé plus d’une centaine de cas d’intoxications alimentaires. La localité de Sid Ali Moussa vient d’enterrer une fillette de 14 ans pour intoxication vraisemblablement au casher tandis que les autres victimes ont quitté l’hôpital. Ainsi, ces agressions et ces actions de colère deviennent quotidiennes. La lecture la plus plausible est que ces conditions conflictuelles sont dangereuses pour la stabilité de la région non pas parce qu’elles surviennent mais plutôt parce qu’elles durent et restent non traitées.

La persistance de cette tension engendre par conséquent un certain fatalisme chez la population quant à la volonté de l’Etat représenté, hélas, par les élus et responsables locaux de garantir sa sécurité et ses biens. La récurrence de ces événements conduira inéluctablement les citoyens, et les exemples sont légion, à vouloir se défendre eux-mêmes. Mais, alors, où sont ces élus que ces citoyens ont élus?

Kamel BOUDJADI

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